Après une année 2015 au cours de laquelle l'Observatoire de la sécurité des médecins avait enregistré un quasi record de 924 signalements (insultes, agressions physiques, vandalisme, etc.), l'Ordre national avait exhorté les pouvoirs publics à prendre la mesure du phénomène avec des réponses plus adaptées.
Peine perdue. Si les chiffres 2016 de l'Observatoire ne sont pas encore publics, l'année a été émaillée de violences très graves contre les médecins – de la part de patients ou de leur entourage.
Le 18 avril, dans une maison médicale de l'Isère, un homme ouvre le feu après le refus de son praticien de lui délivrer un arrêt de travail. L'agresseur écopera de 30 mois de prison dont 18 avec sursis. Le 19 mai à Chambéry, un pédiatre de 74 ans est frappé à la tête à coups de batte de baseball par un patient. Le 14 juin, dans un autre registre, c'est l'hôpital parisien Necker-Enfants malades qui est la cible de casseurs. Opposés à la loi travail, ils détruisent les vitres du bâtiment à l'aide de masses.
Prison ferme
Le 14 septembre, à l'hôpital de Saint-Denis (93), un urgentiste a les deux mains fracturées (48 jours d'arrêt) par un accompagnant qui sera condamné en novembre à six mois de prison ferme. Un mois plus tard, le 18 octobre, aux urgences de Tourcoing (Nord), six personnes accompagnant un patient âgé s'en prennent violemment à l'équipe de soins. Un premier praticien est agressé verbalement, un autre est littéralement tabassé, une femme médecin se fait arracher des touffes de cheveux et une interne est jetée au sol. Marisol Touraine condamne la « violence incroyable » à l'hôpital de Tourcoing et réclame des « sanctions exemplaires » contre les agresseurs.
Le 28 octobre, une médecin généraliste de Châtellerault (Vienne) est frappée par des patients mécontents. Bilan : traumatisme cérébral avec hématome. Son agresseur, jugé en comparution immédiate, écopera de 6 mois ferme. La liste n'est évidemment pas exhaustive.
Confrontée à cette violence, la profession tente de s'organiser. L'Ordre national fait pression pour que soit reconnue la gravité particulière des agressions contre les médecins et pour garantir la sanctuarisation des cabinets. En Ile-de-France, l'Ordre a créé une commission régionale qui sillonne le terrain à la recherche de cabinets à risque, sans protection pour le praticien. « Le Quotidien » a sondé les internautes de son site. À la question « constatez-vous une dégradation de votre propre sécurité ou de celle de vos confrères ? », 68 % des praticiens ont répondu par l'affirmative.
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