Les fumeurs peuvent encore s’inscrire au défi du Mois sans tabac qui démarre le 1er novembre. Portée par Santé publique France (SPF) et le ministère de la Santé et de la Prévention, en partenariat avec l’Assurance-maladie, cette initiative encourage les fumeurs à arrêter le tabac pendant un mois, en prodiguant informations et conseils pour que « chacun puisse choisir sa stratégie et se lancer ». Au 31 octobre, plus de 120 000 participants se sont déjà inscrits sur le site dédié à l'événement pour participer à ce défi collectif qui « multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer », selon SPF.
L’inscription permet d’accéder à un « kit d’aide » au sevrage tabagique, et notamment à un programme de 40 jours (10 jours de préparation et 30 jours de défi) pour accompagner l’arrêt du tabac. Plusieurs autres dispositifs sont mis à disposition des candidats au sevrage. Le site Tabac-info-service propose également un accompagnement (mise en contact avec un tabacologue, témoignages, questions/réponses…). L’application mobile, conçue par l’Assurance-maladie avec SPF et la Société francophone de tabacologie, offre un programme personnalisé d'e-coaching (astuces, vidéos de soutien, suivi des bénéfices de l'arrêt au quotidien…). Le numéro gratuit d’aide à distance (39 89) met en relation les fumeurs avec des professionnels de l'arrêt pour un suivi personnalisé. En parallèle, des « actions de terrain » seront déployées dans chaque région par des ambassadeurs et partenaires locaux lors de deux journées dans des centres commerciaux.
Le soutien de l’entourage proche et une bonne prise en charge par des professionnels de santé formés « sont efficaces dans l’arrêt total du tabac qui doit demeurer l’objectif des fumeurs », rappelle un communiqué du Comité national contre le tabagisme (CNCT), selon lequel près de 6 fumeurs sur 10 déclarent vouloir arrêter. L’aide d’un professionnel augmente de 70 % les chances de succès du sevrage, poursuit le CNCT. En France, le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec plus de 75 000 décès prématurés.
Une émission de divertissement diffusée sur France 3
Cette année, la visibilité de la campagne devrait bénéficier de la mobilisation de personnalités lors d’un événement télévisé. En partenariat avec Radio France et France Télévisions, une émission de divertissement, « Respire, la soirée Mois sans tabac », sera diffusée le 18 novembre sur France 3, en deuxième partie de soirée. Placé « sous le signe de la musique, de l’humour et de la solidarité », ce format de communication se veut une « nouvelle forme de soutien collectif aux fumeurs qui participent au défi », explique SPF. « Grâce à cette émission, nous souhaitons rendre plus concrète la nature collective de Mois sans tabac et montrer le soutien aux fumeurs qui s’engagent dans l’arrêt du tabac », plaide Justine Avenel, responsable du projet à SPF. L’émission fera l’objet d’une évaluation afin de mesurer son impact sur la mobilisation des fumeurs, indique SPF.
30e anniversaire de la loi Evin
Cette 7e édition correspond également au 30e anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi Evin, du nom du ministre de la Santé de l’époque. Dans une interview au « JDD », Claude Evin revient sur la mise en application de ce texte interdisant de fumer dans les lieux fermés et couverts accueillant du public. Il rappelle que la loi visait à « protéger les consommateurs de tabac et d’alcool, mais aussi les non-consommateurs », fumeurs passifs malgré eux. « Aujourd’hui, même les fumeurs reconnaissent que l’organisation sociale autour de l’interdiction de fumer dans les lieux publics est une bonne chose », se félicite le promoteur de la loi.
Mais s’il tire un bilan positif des résultats obtenus sur le tabac, il est plus critique concernant l’alcool. « Un certain nombre de coups de butoir ont été portés à cette loi, ce que je regrette, notamment concernant la publicité des alcools, qui représente un marché conséquent. Il ne faut pas perdre de vue que si les lobbys du secteur viticole sont puissants en France, ceux du secteur publicitaire le sont au moins tout autant », souligne-t-il. Pour mémoire, si les autorités sanitaires sont à la manœuvre pour le Mois sans tabac, le « Dry January », campagne d’incitation à l’arrêt de la consommation d’alcool pendant un mois, ne bénéficie pas du soutien du gouvernement. Lors de la première édition en France en 2020, la campagne devait être menée par SPF, avant que le président Emmanuel Macron ne s’y oppose à la dernière minute, suscitant de vives réactions parmi ses promoteurs.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie