QUI, PARMI NOS ÉLUS, est favorable au voile intégral ? Probablement aucun. D’où vient, alors, que la représentation nationale ne parvienne pas à se mettre d’accord pour l’interdire ? L’objection selon laquelle une interdiction « stigmatiserait l’islam » devrait être levée par l’affirmation des avis religieux les plus respectés, comme celui du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui ne cesse de répéter que le voile intégral n’est pas une prescription coranique. D’autres représentants de la communauté musulmane et, parmi eux, les plus favorables à la laïcité, maintiennent néanmoins cette objection. Les auteurs du rapport ont souhaité en tenir compte, d’autant que, si la Constitution, amendée récemment, prévoit la résolution, elle risque d’être en contradiction avec une interdiction qui menacerait une liberté.
Des arrière-pensées.
Ces arguments sont importants et respectables. Ils sont toutefois sous-tendus par des arrière-pensées. La première concerne les élections régionales qui ont lieu dans quelques semaines : aucun parti ne veut perdre des voix musulmanes. La seconde, c’est la crainte d’ouvrir un conflit avec la communauté musulmane qui peut avoir des conséquences dans la rue. Il n’empêche que, si une très forte majorité est favorable à une loi d’interdiction, il n’est pas logique de proposer un compromis. Le chef de la majorité UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, affirme que 200 élus sont prêts à soutenir une proposition de loi. Il se bat sans complexes et sans souci électoral contre la mansuétude de l’État à l’égard de ce qui est une provocation sectaire. Il est combattu par tous ceux, à droite et à gauche, qui, bien qu’ils soient profondément hostiles à la burqa, craignent de passer pour autoritaires ou réactionnaires. On assiste là, comme d’habitude, à un débat hypocrite et frileux qui témoigne de la distance entre les convictions et le courage des convictions. D’autant que le même débat est pollué par des déclarations à l’emporte-pièce, comme celle de Jamel Debbouze (« un débat xénophobe ») et de quelques éditorialistes qui font tout ce qu’ils peuvent pour assimiler la défense de la laïcité et de la République à un comportement réactionnaire.
LA BURQA N’EST PAS UN PHÉNOMÈNE PASSAGER, C’EST UNE PROVOCATION SECTAIRE
C’est pourtant un député communiste (du Rhône), André Gérin, qui a demandé en juin dernier, la création de la commission parlementaire d’enquête ; ce sont des intellectuels de gauche, qui ont alors dénoncé la burqa parce qu’un être humain cagoulé ne peut pas être identifié et complique donc à l’envi l’usage de l’espace public. La question ne porte pas sur le petit nombre de femmes, souvent françaises, souvent converties, qui ont adopté le voile intégral ; elle ne concerne pas l’islam en général et, bien entendu, la République doit rassurer les musulmans sur la totale liberté qu’ils ont de pratiquer leur religion ; elle n’a rien à voir avec le débat sur l’identité nationale, qu’il soit utile ou dangereux. La question porte sur une pratique soit-disant religieuse qui, en réalité, représente un défi concerté à la laïcité et à l’intégration de la société française. Il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire, même quand il est ultra-minoritaire. Il s’agit d’opposer la soumission des femmes, et de toutes les femmes, à la liberté et aux droits que leur accorde la laïcité. Il s’agit de briser l’élan déjà ralenti, de l’intégration. Il s’agit de faire échec à notre modèle, si imparfait soit-il dans son application (mais parfait dans ses intentions), par une incroyable surenchère.
Dans ce contexte, les accusations lancées par quelques commentateurs contre la droite, qui serait « malade de l’islam », sont fausses et injustes. Il y a énormément de gens de gauche qui souhaitent mettre un terme au port de la burqa en France. On ne peut pas accuser Jean-François Copé d’être un adversaire de l’islam ou des musulmans. C’est jeter sur lui un soupçon maléfique. Le refus de la burqa n’est nullement un geste d’intolérance. C’est la burqa qui est un acte d’intolérance, de mépris et de très vive hostilité au reste de la collectivité nationale. La burqa divise. Que 1 000 ou 2 000 femmes seulement la portent ne veut rien dire. Demain, par conformisme ou par peur, 100 ou 200 000 femmes risquent de la porter, surtout si l’État ne leur interdit pas de le faire. Il ne faut pas confondre la fermeté républicaine et la répression. Les champions de l’amalgame qui, en mélangeant le débat sur l’identité nationale et la polémique sur la burqa, prétendent nous donner des leçons de tolérance, n’en ont pas moins un il rivé sur les régionales. Faut-il s’en étonner ? Entre autres particularités, la France est très bien placée dans le hit parade des pays qui mettent le contingent devant l’essentiel.
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