En 2017, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a atteint 2 977 euros par habitant, soit un total 199,3 milliards d’euros (8,7 % du PIB). Selon l'étude de la DREES (service statistiques du ministère), rendue publique ce lundi, le rythme de cette croissance s'infléchit nettement (+1,3 %) après une consommation plus dynamique en 2016 (2 %).
Cette progression « historiquement basse » des dépenses de santé s'explique principalement par une consommation ralentie des soins hospitaliers (92,8 milliards d’euros, +0,9 % en valeur). Motif avancé : une forte baisse des volumes (de 2,3 % à 0,9 %) alors que les prix sont stables tous secteurs hospitaliers confondus.
Les soins de ville (recouvrant les soins en cabinets libéraux et dispensaires, les analyses de biologie et les cures thermales) connaissent un léger ralentissement (53,4 milliards d’euros). Néanmoins, ils restent le premier contributeur à la croissance de la CSBM, portée par le dynamisme des soins des médecins, des sages-femmes et des auxiliaires médicaux (2,5 %).
L'effet convention
La consommation de soins de médecins généralistes en ville progresse de 1,4 % contre 1,2 % en 2016 (8,9 milliards d’euros). L'enquête évoque la hausse des honoraires liée à la dernière convention : consultation de référence à 25 euros depuis 1er mai 2017 et revalorisation des contrats forfaitaires comme la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). « Cette part forfaitaire pourrait atteindre 13 % de la rémunération des généralistes en 2017, soit le double de son niveau de 2008 », précise l'étude.
La croissance est aussi constatée du côté des soins de médecins spécialistes en ville (3,4 % soit 11,9 milliards d’euros). Cette progression est également liée aux revalorisations (notamment certaines majorations). L'étude précise que « le dynamisme des volumes de soins des médecins spécialistes reste porté depuis plusieurs années par la hausse des actes techniques, des scanners et d'IRM ».
La CSMF observe toutefois que, « en volume, les actes de médecine générale ont diminué de 1 % et ceux de médecine spécialisée n’ont augmenté que de 1 % ».
Reste à charge limité
La part de la prise en charge des dépenses de santé par l'Assurance-maladie obligatoire s'élève à 77,8 %. Cette proportion a progressé en moyenne de 0,2 point par an entre 2008 et 2017. Parallèlement, la part supportée par les complémentaires (mutuelles, institutions de prévoyance et assurances) a diminué de 0,2 point en 2017 pour atteindre 13,2 % (après deux années de stabilité). Le reste à charge direct des ménages s'établit à 7,5 % en 2017 : au sein des pays de l'OCDE, la France est le pays où le reste des ménages est le plus limité, même si l'Hexagone fait partie des pays européens où la dépense courante est la plus élevée en part de PIB.
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