Rebelote ! Le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, a présenté ce jeudi matin à son conseil le fameux rapport dit « charges et produits » qui détaille et documente les propositions d'actions de l’assurance-maladie pour l’année suivante : et comme pour 2018, c’est un train ambitieux de mesures d’économies très proche de deux milliards d’euros (tableau détaillé ci-dessous) qui est affiché pour l’an prochain. Une mine dans laquelle devrait puiser le gouvernement pour préparer son budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2019) qui sera débattu à l’automne…
Source : CNAM
Ces mesures d'économies pilotées directement par la CNAM (qui n’incluent donc pas les actions gouvernementales sur les prix du médicament) doivent permettre de contenir l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) à 2,3 %, soit le taux directeur moyen envisagé par le gouvernement sur la durée du quinquennat. Sans mesures correctives, la croissance naturelle des dépenses maladie est proche de 4 %
175 millions d’euros attendus sur les transports
Pour 2019, donc, ce nouveau plan à 2,01 milliards exactement fait la part belle à la « pertinence des prescriptions et des actes ». Sur ce poste principal, la CNAM espère épargner 1,4 milliard d’euros (70 % des économies totales) dont 215 millions d’euros au titre de la maîtrise médicalisée des prescriptions de médicaments de médecine générale, 70 millions sur les médicaments de spécialité, 175 millions sur les transports en ville et à l’hôpital, 100 millions sur les indemnités journalières ou encore 160 millions grâce à la diffusion des génériques et biosimilaires. L’objectif est d’atteindre un taux moyen de substitution générique de 90 %. La maîtrise des prescriptions de biologie (95 millions) et soins paramédicaux (120 millions) complète le tableau. À noter enfin que la caisse attend 165 millions d'euros au titre de la pertinence des actes médicaux et chirurgicaux et des examens en ville et à l'hôpital. Sont cités dans ce volet les échographies, l'imagerie médicale ou encore la chirurgie bariatrique (avec la mise en place d'une demande d'accord préalable dématérialisée).
Deuxième gros volet : la « pertinence des prises en charge » (qui signifie principalement le moindre recours à l’hôpital et le développement des alternatives à l'hospitalisation) doit générer 410 millions d’euros d’économies dont près de la moitié au titre de l’essor de la chirurgie ambulatoire (200 millions). Le taux cible national de chirurgie ambulatoire a été fixé par le gouvernement à 70 % en 2022 (contre 54,7 % en 2017). Cela suppose de « transférer plus d’un million de séjours d’hospitalisation complète vers l’ambulatoire », souligne la CNAM.
L’impact des programmes de retour à domicile (PRADO maternité, chirurgie, insuffisance cardiaque et BPCO) est estimé à 70 millions d’euros. Pour 2019, la caisse va prioriser l’accompagnement des patients chroniques, des sorties précoces de maternité et des prises en charge post-chirurgicales nécessitant une suite de soins en ville. Le recours plus pertinent aux soins de suite et de réadaptation (SSR) est évalué à 70 millions.
Enfin, les actions de lutte contre la fraude en ville et à l’hôpital (intégrée depuis deux ans dans ce périmètre d’économies) sont estimées à 220 millions d’euros. En 2017, la CNAM a détecté et stoppé un montant total de fraudes et activités fautives de 270 millions d'euros, en hausse de 10 % par rapport à 2016.
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie
L’orchestre symphonique des médecins de France donne un concert « émouvant » en hommage aux victimes du cancer du sein