Près de 31 000 tests ont été réalisés entre le 14 et le 19 décembre au Havre, soit 11 % de la population de l'agglomération, lors de l'opération de dépistage « massif » du Covid-19, qui a coûté 800 000 euros, a indiqué mardi l'agence régionale de santé (ARS) de Normandie.
Sur les 30 780 tests réalisés, 350 se sont avérés positifs, une personne a bénéficié d'un accompagnement à l'hôtel et une vingtaine d'autres d'une aide à domicile, notamment le portage de repas. L'opération a connu une montée en charge progressive avec 1 725 tests le premier jour et plus de 3 850 le dernier jour.
« L'essentiel du coût est en ressources humaines, environ 500 000 euros, le reste étant le coût du matériel, de l'affichage, la signalétique, du nettoyage, des déchets. C'est un coût relativement raisonnable à l'échelle de 30 000 tests », a indiqué Thomas Deroche, directeur général de l'ARS Normandie lors d'une conférence de presse.
Un « gaspillage de fric monumental », selon l'épidémiologiste Catherine Hill
« Le taux de positivité des tests de 1,13 % est assez important, c'est le signe d'une recrudescence, et ça nous renseigne sur la circulation du virus avec 92 % d'asymptomatiques », a précisé Thomas Deroche.
Interrogée mardi matin sur RMC, l'épidémiologiste Catherine Hill s'est montrée beaucoup plus critique sur l'opération, évoquant un « gaspillage de fric monumental ». « La population n’était pas préparée. (...) Si on dépiste 20 % de la population, c’est comme aller enlever les souris à un étage sur cinq dans un immeuble, ça ne sert à rien », a-t-elle déclaré.
Volume de tests multiplié par sept
Concernant le nombre de personnes testées, le DG de l'ARS a indiqué que c'était « deux fois le rythme de l'opération de dépistage de Liverpool, et sept fois plus que le volume de tests réalisés en temps normal sur ce territoire. On peut considérer que c'est une réussite ». « L'opération a été préparée en très peu de temps, les gens ont été accueillis dans de bonnes conditions. Pour l'intérêt épidémiologique, on pourrait vouloir que 100 % de la population soit testée, mais l'approche qui a été choisie vise à convaincre », a-t-il ajouté.
Les autorités de santé n'envisagent pas d'organiser dans l'immédiat un second dépistage de grande ampleur mais cette opération « a permis d'ancrer l'habitude du test dans la population et parmi les professionnels de santé », ont-elles précisé.
Vingt sites éphémères de dépistage représentant 49 % des tests avaient été mis en place pour l'occasion dont 18 ont procédé à des tests antigéniques, les deux autres ayant eu recours aux tests PCR.
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