Le rythme biannuel pour la sélection et la production du vaccin antigrippal (février, septembre) correspond à la saisonnalité des régions tempérées de l'hémisphère Nord et de l'hémisphère Sud. Dans les Tropiques, il en va tout autrement, où il peut exister plusieurs pics d'activité grippale voire une circulation perannuelle, comme le montre une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée dans « PLoS ONE ».
La grippe affecte plus de 10 % de la population mondiale chaque année. Depuis une dizaine d'années, plusieurs pays émergents et en développement, en particulier en Amérique Latine, ont introduit à leur tour la vaccination anti-grippale dans leurs recommandations. Pour mettre en place des stratégies vaccinales efficaces, il est important de mieux connaître la saisonnalité de la grippe dans ces régions.
Huit zones d'activité grippale
À l'aide des données du réseau de surveillance FluNet, l'équipe dirigée par Siddhivinayak Hirve a déterminé les pics d'activité grippale dans 70 des 138 pays des régions tropicales et subtropicales. Alors que la saison grippale principale commence entre avril et juin dans la plupart des pays d'Amérique du Sud et d'Asie, il existe une grande variabilité en Afrique, d'octobre à décembre en Afrique du Nord, d'avril à juin en Afrique du Sud et un mix en Afrique tropicale. Huit zones de saisonnalité grippale ont été définies en région tropicale, deux en Amérique et en Asie, quatre en Afrique et au Moyen-Orient.
Des préjudices à plaquer le schéma des régions tempérées
Les chercheurs pointent du doigt un décalage préjudiciable à vouloir plaquer les schémas des campagnes de vaccination des régions tempérées aux tropicales. Pour 45 des 70 pays, où est concentrée la moitié de la population mondiale, la dernière composition est disponible juste avant le début de la saison. Pour 23 pays, la plupart situés en Afrique sub-saharienne, il existerait un laps de 3 à 6 mois entre le début de la saison et la mise à disposition du vaccin existant ou à venir.
L'étude de l'OMS suggère ainsi de mettre en place des recommandations spécifiques pour 8 zones définies en région tropicale. Les auteurs font remarquer que des pays comme la Chine, l'Inde ou le Brésil, qui présentent une variabilité saisonnière à l'intérieur de leur territoire, doivent « envisager des stratégies alternatives en fonction de leur saisonnalité locale ».
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