La cigarette électronique « aurait pu aider 18 000 personnes à arrêter de fumer en 2015 en Grande-Bretagne ». C'est la conclusion principale mise en avant par l'association caritative Cancer Research UK concernant une étude de suivi menée par une équipe de l’University College London, portant sur 170 000 fumeurs ou anciens fumeurs, et publiée dans le « British Medical Journal » (BMJ). Ce résultat confirme celui d'une revue Cochrane qui suggère aussi que la cigarette électronique « pourrait bien » aider les fumeurs à arrêter le tabac.
Les auteurs du « BMJ » restent prudents concernant un possible lien de cause à effet entre le vapotage et l'arrêt du tabac, mais cette retenue ne démonte pas le Pr Robert West, coauteur de l'étude, qui estime que « l’Angleterre est souvent pointée du doigt comme étant trop positive dans son attitude vis-à-vis des e-cigarettes. Ces nouvelles données suggèrent que notre approche plutôt libérale est probablement justifiée ».
Populaire mais moins efficace
L'étude révèle qu'après un ajustement des variables, l’augmentation du nombre de vapoteurs en Grande-Bretagne – qui en quatre ans (entre 2012 et 2016) est passé de 700 000 à 2,8 millions – va de pair avec l'augmentation du nombre de personnes ayant réussi à arrêter le tabac.
Si la e-cigarette correspond au moyen de sevrage le plus « populaire », les auteurs rappellent qu'il ne s'agit pas du moyen le plus efficace. Un traitement médicamenteux associé à une prise en charge professionnelle dans l'un des « Stop smoking services » du pays serait 3 fois plus efficace pour arrêter le tabac, or le nombre de fumeurs s'adressant à ces structures a, pour sa part, baissé. Selon Alison Cox, directrice de Cancer research UK, il faut encourager les fumeurs à associer ces deux approches pour parvenir aux meilleurs résultats.
Absence d'effets secondaires
Parallèlement à cette étude, une revue Cochrane, également publiée ce mardi, parvient à la même conclusion que l'équipe du « BMJ ». En outre, les auteurs de la Cochrane signalent l'absence d'effets secondaires importants à deux ans – les complications majeures rapportées concernant principalement des irritations de la bouche et de la gorge.
Notons que si l'utilisation de la e-cigarette a explosé ces dernières années en Grande-Bretagne, la population se révèle cependant plus méfiante qu'auparavant vis-à-vis de son innocuité. Une enquête menée en mai dernier par l'association caritative « Action on Smoking and Health » montrait qu'en 2016, seuls 15 % des adultes britanniques pensaient que vapoter est « bien moins dangereux que le tabac », alors qu’ils étaient 21 % en 2013. Plus étonnant encore : parmi les utilisateurs de cigarette électronique, ils ne sont que 47 % à penser que le vapotage est « bien moins dangereux que le tabac ».
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