L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a dressé ce lundi son bilan des actions menées en 2016 et exposé son programme de travail pour 2017.
Pour son directeur, général Roger Genet, « la dotation récente de nouvelles compétences, ainsi que les nouvelles missions confiées à l’Agence répondent à la volonté des pouvoirs publics de renforcer sa capacité à utiliser une approche intégrée d’évaluation des risques et de prendre en compte de manière transversale et globale les expositions des différentes populations ». Qualifiée par R. Genet de « particulièrement active », l’année 2016 a vu l’ANSES être saisie à 216 reprises sur la quasi-totalité de ses domaines d’intervention. Dans le même temps, l’Agence a publié un nombre élevé de travaux d’expertises et continué à se mobiliser, avec ses partenaires européens et internationaux, sur l’ensemble des grands enjeux sanitaires actuels et futurs : qualité de l’air, perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, radiofréquences, produits phytopharmaceutiques, biocides, lutte contre l’antibiorésistance, médicaments vétérinaires…
Des missions élargies
Depuis le 1er juillet 2016, l’ANSES a la charge de la délivrance, du retrait et des modifications des autorisations de mise sur le marché (AMM) relatives aux produits biocides (substances actives destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles). Pour mener à bien cette nouvelle mission, l’Agence s’appuiera notamment sur l’organisation mise en place dans le cadre du transfert de la responsabilité des AMM des produits phytopharmaceutiques, matières fertilisantes et adjuvants dont elle a hérité le 1er juillet 2015.
Par ailleurs, la loi de modernisation de du système de santé promulguée en janvier 2016 a confié à l’ANSES la coordination de la toxicovigilance et plus largement des activités de vigilance des centres antipoison. Enfin, en 2016, l’ANSES a également été désignée par le ministère chargé de la Santé pour prendre en charge l’analyse et la vérification des informations communiquées par les fabricants et importateurs de produits dérivés du tabac et du vapotage.
Nouveaux risques
Pour anticiper « les risques de demain », l’ANSES va s’intéresser de près à l’évolution des modes et habitudes de consommation, au développement des nouvelles technologies, à la présence de multiples sources de contaminations dans l’environnement ou encore à l’évolution des facteurs organisationnels du travail.
L’Agence va poursuivre ou lancer des études sur les expositions et les risques spécifiques aux enfants, aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux travailleurs. Vont être publiés en 2017 les résultats de la troisième étude individuelle nationale des consommations alimentaires de la population (INCA 3), qui intègre pour la première fois les enfants de moins de trois ans, pour ajuster les recommandations de santé publique en fonction de l’évolution des habitudes de consommation.
Nanomatériaux dans l'alimentation
L'actualisation des repères nutritionnels pour les populations les plus sensibles ou celles ayant adopté des régimes alimentaires particuliers est ainsi prévue pour 2017 après celle réalisée pour l'adulte, ainsi qu’un travail d’évaluation des risques associés à la présence de nanomatériaux dans l’alimentation. Consciente des nombreuses questions que l’usage régulier des dispositifs liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication soulève, l’ANSES s’est autosaisie et débutera en 2017 un travail d’expertise qui vise à réaliser, pour certaines situations d’exposition, un état des lieux des impacts que ces nouvelles technologies peuvent faire peser sur la santé somatique et psychique des individus, sur leur vie relationnelle et leur qualité de vie en général. L’Agence va également lancer une évaluation des effets sanitaires liés à la réalité virtuelle.
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