Alors que les polémiques sur l’accueil et l’intégration des réfugiés continuent de diviser l’Allemagne, l’annonce, par plusieurs hauts responsables de l’assurance maladie, d’une possible augmentation des cotisations sociales pour faire face aux dépenses de santé occasionnées par ces derniers risque d’enflammer encore plus un dossier déjà brûlant.
Accès direct aux prestations sanitaires et sociales
Une fois munis d’une autorisation de séjour, les réfugiés bénéficient de prestations sanitaires et sociales, quelle que soit la décision qui sera prise ultérieurement quant à leur demande d’asile. Dans plusieurs Länder, ils disposent de cartes d’assurés sociaux qui leur donnent un accès direct, comme tout citoyen, aux prestataires de santé libéraux comme hospitaliers.
Alors que le gouvernement avait calculé, l’an dernier, que l’accueil des réfugiés et leur prise en charge ne remettraient pas en cause l’équilibre de l’assurance-maladie, plusieurs responsables de cette dernière ont estimé, ces derniers jours, qu’une augmentation de cotisations serait indispensable pour maintenir l’équilibre du système, à moins que les autorités ne débloquent rapidement de nouvelles subventions pour prendre en charge ces dépenses.
En Allemagne, où les caisses de maladie sont régionales, le directeur des caisses de maladie de Rhénanie-Palatinat et de Hambourg, deux Länder disposant d’une caisse commune, a calculé que les dépenses de santé des réfugiés étaient supérieures de près 50 % à celles des autres personnes bénéficiant des minima sociaux, dits « Hartz IV », avec 138 euros par mois contre 90 pour ces derniers. Comme plusieurs autres administrateurs, il demande donc soit une augmentation de 40 % des subventions pour la santé des réfugiés, soit un relèvement des cotisations sociales de tous les assurés. Cette mesure serait particulièrement mal ressentie dans le climat actuel, et sa simple évocation fait déjà beaucoup de vagues dans les médias.
Un milliard d’euros supplémentaire
Le gouvernement a prévu de verser, l’an prochain, un milliard d’euros supplémentaire pour la prise en charge sanitaire de 350 000 réfugiés enregistrés, bénéficiant dorénavant du système Hartz IV, mais ce montant est jugé insuffisant par les caisses. Les débats sur le financement de la santé des réfugiés par les caisses font curieusement écho à une autre polémique financière concernant l’assurance-maladie : depuis la dernière réforme de la santé, les caisses touchent une prime d’État lorsqu’elles comptent plus de malades chroniques que la moyenne parmi leurs assurés, afin de compenser leurs dépenses.
Cette « prime de morbidité » n’est toutefois versée que si le patient consomme des soins pendant l’année. Or certains patients, stabilisés, réduisent, voire arrêtent leur consommation de soins… si bien que les primes les concernant ne sont plus versées. Certaines caisses, selon la presse, appelleraient leurs assurés pour les inciter fermement à retourner chez leur médecin, car la prime qu’elles touchent, dans un tel cas, est supérieure à la dépense médicale occasionnée. Les autorités, envisagent d’ailleurs une nouvelle réforme, pour éviter ce genre de situation. Trop de consommation médicale d’un côté, pas assez de l’autre : une situation d’autant plus bizarre que la sécurité sociale, après plusieurs années d’excédents, voit ses réserves diminuer et redoute de renouer avec les déficits.
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