LES ACVC DEMEURENT une cause importante des décès en France, avec 3,6 % de la mortalité totale, observent Linda Lasbeur et Bertrand Thélot (Institut de veille sanitaire) dans l’étude publiée par le BEH (n° 8, 2 mars). Mais elle enregistre une diminution notable, à raison de 2,6 % par an entre 2000 et 2006, soit, globalement, sur cette période, une baisse de 11 %. Elle atteint même 24 % chez les enfants de moins de 15 ans et 13 % chez les plus de 65 ans. Chez les 45-64 ans, elle ne diminue que de9 %.
L’étude de l’InVS relève aussi des disparités selon le type d’accident. Ainsi, les décès par noyade (-13 %), par chute (-11 %) et par suffocation (-11 %) ont plus fortement diminué que les autres accidents. En croisant l’âge et la cause on atteint même des scores de baisse record : -30 % pour les noyades des moins de 15 ans.
Au-delà de ces évolutions catégorielles, ces « traumatismes non intentionnels, qui ne sont ni des accidents de la circulation routière, ni des accidents du travail », recensés à partir des certificats de décès par le CépiDc-INSERM (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) restent caractérisés par une forte surmortalité masculine : 32,2/100 000 chez les hommes, contre 19,4 chez les femmes (rapport hommes/femmes des taux de mortalité : 1,7). Ils sont aussi caractérisés par le facteur âge : les deux tiers des décès par AcVC sont survenus chez les 75 ans et plus (122/100 000 de 75 à 84 ans et 584 à partir de 85 ans). Inversement, ce taux atteint son minimum entre 5 et 14 ans (1,3/100 000).
Des chutes dans 60 % des cas.
Tous âges confondus, ce sont les chutes qui constituent la première cause de ces décès, avec 9 099 morts, soit 60 % des causes connues par AcVC. Plus des trois quarts de ces chutes fatales sont survenues chez des personnes âgées de 75 ans et plus (65,8/100 000 entre 75 et 84 ans et 381 au-delà de 85 ans).
Par ordre décroissant, les autres accidents de la vie courante sont d’abord les suffocations, des décès très majoritairement liés à l’ingestion d’aliments provoquant l’obstruction des voies respiratoires (86 %), ces AcVC représentant avant 1 an la première cause de décès (25, soit 58 % des 43 décès par AcVC de causes connues à cet âge) ; les noyades, avec 1 008 décès en 2006, frappent surtout la catégorie des moins de 25 ans, chez qui il s’agit de la première cause d’AcVC (134 en 2006, soit 29 %) ; les intoxications (1 022), qui ont pour cause, pour plus de la moitié d’entre elles, les médicaments (prises accidentelles ou erreurs de prescription) ; les accidents causés par le feu (496), qui frappent près de la moitié des personnes décédées par AcVC entre 25 et 64 ans. Les autres causes répertoriées sont les efforts excessifs et les faux mouvements (228 décès), les électrocutions (61), les chocs accidentels (66), les pigûres-morsures (25).
Tout en posant un certain nombre de réserves méthodologiques, liées à des difficultés de codage des causes de décès, les auteurs se félicitent de ces évolutions « plutôt favorables », qui demandent, selon eux, à être confirmées. Ils soulignent que le taux de mortalité par AcVC reste plus élevé en France (24/100 000) que dans l’ensemble des pays de l’Union européenne (EU-25 : 18/100 000), sans exclure que cet écart puisse résulter de différences de certifications entre pays.
Quoi qu’il en soit, concluent-ils, ces accidents restent un problème de santé publique majeur. Tous les âges sont concernés, mais deux tranches d’âges doivent faire l’objet d’un effort particulier, estiment-ils : les enfants, car il est particulièrement inacceptable de perdre la vie à cet âge pour cette cause ; et les personnes âgées, les grandes et principales victimes de ces accidents. Tout donc devrait être fait pour éviter que personne ne puisse décéder d’un de ces accidents par nature évitable.
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