Après quelques jours de discussions entre la direction de l’aviation civile, Aéroports de Paris et le ministère des Affaires sociales et de la Santé, la décision a finalement été prise d’établir dès samedi dernier, des contrôles systématiques à la descente de la liaison quotidienne entre Conakry et Paris pour détecter des cas possibles d’infection par le virus Ebola.
Armés d’un thermomètre infrarouge, les personnels du centre médical Paris-Charles-de-Gaulle avec le soutien de trois volontaires de la croix rouge accueillent les 200 passagers du vol quotidien Conakry Paris.
Si un voyageur présente une température supérieure à 38 °C, et que ses réponses aux questionnaires distribué dans l’avion sont compatibles avec la possibilité d’une exposition au virus Ebola, le SAMU 93 est contacté et le patient est interrogé à nouveau pour savoir s’il entre dans la catégorie des cas possibles.
Surbottes et formation NRBC
Joint par téléphone, les Dr Fabrice Louvet du SAMU a donné quelques détails sur le déroulement de la prise en charge : « Si nous devons transporter un patient vers un des 12 établissements de référence nous envoyons l’équipe la plus restreintes possible, uniquement composée de médecins ayant suivi une formation NRBC. Ils sont dotés d’une protection adéquate : masques, gants, surbottes, équipement de protection oculaire… Nous devrions prochainement être dotés de matériel de protection encore plus adapté au risque Ebola ». Le véhicule qui se rend sur les lieux dispose du moins de matériel possible pour ne pas complexifier la minutieuse phase de désinfection qui suit l’intervention. « Ce type d’intervention est pour l’instant très rare, notre centre n’a été alerté que trois fois pour une suspicion d’Ebola et nous n’avons encore jamais eu à nous déplacer », poursuit le Dr Louvet.
L’EPRUS mis à contribution
En cas de besoin, l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) gère plusieurs caissons de confinements, généralement utilisés pour les rapatriements internationaux, qui peuvent être employés pour un transport de malade sur le territoire national. « Nous avons également mobilisé nos 30 réservistes, qui sont prêts à donner un coup de main si jamais un cas était confirmé en France », explique Marc Meunier, directeur général de l’EPRUS. Rompus aux situations d’urgence internationales, ces 30 spécialistes peuvent apporter leur expertise en matière de procédure d’habillage et de déshabillage des professionnels aux contacts des malades.
Une harmonisation européenne nécessaire
Lors d’un point presse organisé jeudi au Ministère, le directeur général de la direction générale de la santé (DGS) Benoît Vallet a précisé que seuls les vols entre Paris et Conakry de la compagnie Air France, soit une rotation par jour, seront contrôlés. Il n’y actuellement pas d’autre vol direct vers les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie », a-t-il expliqué. Les vols indirects qui arrivent à Orly ou à Roissy ne sont pour l’instant pas concernés.
Le questionnaire dispensé dans l’avion permettra également de recontacter facilement les passagers si un cas possible devait être confirmé par des analyses menées par le centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales de Lyon. « Nous menons en ce moment une discussion avec les autres pays de l’Union Européenne afin d’harmoniser nos protocoles de contrôles des voyageurs provenant de Guinée » poursuit Benoît Vallet. Les autorités espèrent ainsi éviter le risque qu’un passager arrive en France via une correspondance en Europe sans être contrôlé. En revanche, rien n’est prévu pour les vols indirects provenant de Guinée, du Sierra Leone ou du Liberia après une escale en Afrique.
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