45 700 : c'est le nombre de signataires de deux pétitions en ligne qui tirent la sonnette d'alarme sur la souffrance au travail des 600 000 infirmiers et 400 000 aides-soignants, pour la majorité salariés de la fonction publique hospitalière.
Seront-ils aussi nombreux demain, 8 novembre, dans les rues de Paris et des principales villes de France ? L'appel à la mobilisation nationale de 18 syndicats d'infirmiers hospitaliers, libéraux et étudiants remontés contre « la dégradation des conditions de travail, d'études et de rémunérations auxquelles la profession fait face » pourrait en tout cas créer des perturbations à l'hôpital – même si les soins urgents seront assurés au prix de réquisitions éventuelles.
La crainte des GHT
Si le ras-le-bol est ancien (grille salariale, pénibilité, conditions de travail qui se dégradent, déconsidération…), l'exaspération des professionnels trouve sa source dans la vague de suicides de six infirmiers et un aide-soignant. La communauté infirmière a reproché à Marisol Touraine son mutisme jugé indécent et une réaction beaucoup trop tardive.
Annoncé à la rentrée, un plan d'action pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des soignants – visant notamment à mieux prévenir les risques psychosociaux (RPS) des personnels hospitaliers – se fait toujours attendre, alimentant le sentiment de déconsidération des blouses blanches.
Dans ce contexte, trois syndicats de personnels hospitaliers ont appelé à la grève nationale le même jour. Pariant déjà sur une manifestation « de grande ampleur », la CGT, FO et SUD ciblent notamment la mise en place « à marche forcée » des 135 groupements hospitaliers de territoire, synonyme à leurs yeux de fusions « sauvages ». Selon ces centrales, jusqu'à 16 000 lits et 22 000 postes seraient supprimés à l'horizon 2017 dans les établissements de santé, des chiffres démentis par le gouvernement. Dans la capitale, un cortège organisé par les agents de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui n'ont toujours pas digéré la réforme du temps de travail, se dirigera vers le ministère de la Santé.
Maltraitance
Signe d'un malaise dépassant le seul cadre infirmier, le « soutien » de plusieurs syndicats de médecins à la rébellion du 8 novembre accroît la pression sur le ministère de la Santé, et ce en pleine négociation avec les centrales syndicales hospitalières sur l'attractivité des carrières.
Sans appeler à déposer les stéthoscopes, Avenir Hospitalier dénonce « la maltraitance faite aux professions infirmières et au-delà, à l'ensemble des professionnels de santé ». « L'hôpital va mal. Impossible pour les médecins d'ignorer les conditions de travail des infirmiers, pas plus heureux que nous », souligne le Dr Yves Rébufat, secrétaire général de la centrale pour expliquer son « association » au mouvement de grogne. Concernés au premier chef par la violence ordinaire et la pénurie médicale, les urgentistes de l'AMUF sont sur la même ligne.
Mobilisée contre le « massacre organisé de notre système de santé », l'Union française pour une médecine libre (UFML) invite déjà les professionnels de santé à « poursuivre le mouvement » le jeudi 24 novembre, date de son propre appel à la grève.
Pas en reste, les comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ont relayé l'appel à la mobilisation. Leur ancrage dans les territoires pourrait contribuer au succès du mouvement.
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