L’INSTITUT de veille sanitaire (InVS) publie dans le « BEH Web » du 27 mai* les premiers résultats de l’enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile en France. Le nombre d’enfants de 1 à 6 ans ayant une plombémie supérieure à 100 µg/l (définition du saturnisme) a été divisé par 20 entre 1995-1996 et 2008-2009, passant de 84 000 à 4 400. La prévalence du saturnisme infantile, qui était estimée à 2,1 %, est maintenant de0,1 %.
La loi de santé publique de 2004 visait une diminution de moitié de la prévalence. L’objectif est « largement atteint », estime l’InVS. « Ces bons résultats montrent que les actions de prévention menées depuis 15 ans ont été efficaces : suppression de l’essence au plomb, amélioration de l’alimentation, traitement des eaux de distribution publique, amélioration de l’habitat, contrôle des émissions industrielles », note encore l’Institut.
Toutefois, avec encore plus de 4 000 cas, « le saturnisme n’est pas éradiqué en France ». De plus, l’étude montre que 25 % des enfants de 1 à 6 ans ont une plombémie supérieure à 25 µg/l et 5 % une plombémie supérieure à 34 µg/l, un constat jugé « préoccupant » car le plomb est un toxique pour lequel on ne connaît pas de seuil en-dessous duquel il n’y aurait pas d’effet. Des études récentes montrent que même à des niveaux d’imprégnation peu élevés, des effets sur le développement cognitif et moteur des enfants sont observés.
L’InVS estime enfin que le repérage des enfants intoxiqués devrait être amélioré, seule une faible partie d’entre eux est diagnostiquée chaque année.
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