La tenue à Paris en 1950 du premier congrès mondial de psychiatrie, sous la présidence de Jean Delay, et dans l’organisation duquel la Société médicopsychologique - une des plus anciennes sociétés savantes du monde - a non seulement joué un rôle important, mais a été un puissant catalyseur des échanges entre plusieurs partenaires francophones (1). Jean Delay a été le premier président de l’Association mondiale de psychiatrie ; il a également découvert, avec Pierre Deniker, l’action antipsychotique de la chlorpromazine en 1952, ouvrant ainsi la voie à l’ère de la psychopharmacologie moderne.
Une influence en Roumanie, Amérique latine…
Ainsi, on relève l’impact de certains psychiatres français sur la pratique psychiatrique dans certains pays tel Henri Ey qui eut une influence sur la psychiatrie en Roumanie et dans d’autres pays (2). Par ailleurs, Pierre Janet, était extrêmement connu en Amérique latine où il avait fait durant l’entre-deux-guerres, des conférences qui eurent un très grand succès, notamment au Mexique où plusieurs de ses livres ont été traduits et publiés en espagnol.
De même, en Afrique de l’Ouest, la psychiatrie et notamment la psychiatrie infantojuvénile ont profité largement de l’apport de l’école française et de bon nombre de psychiatres français (3).
Une fédération de plus de 20 nations francophones
Sur le plan associatif, le Pr Sami-Paul Tawil fonda en 1989 avec Pierre Delteil et François Caroli la Fédération internationale francophone de psychiatrie qui regroupait plus de 20 nations francophones moyen-orientales, européennes, africaines et américaines. Malheureusement l’aventure ne dura pas longtemps. D’autres associations ont une durée de vie plus longue et témoignent de la richesse du partage du français en psychiatrie comme l'Association franco-maghrébine de psychiatrie fondée en 1981.
Plusieurs psychiatres du Maghreb sont réputés pour défendre la psychiatrie française. On citera, parmi tant d’autres, les professeurs Farid Kacha en Algérie, Driss Moussaoui au Maroc et Saida Douki en Tunisie.
Au Liban, la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph défend avec ardeur et détermination la langue française en médecine et en psychiatrie depuis 1883. Le premier cours magistral de psychiatrie donné en français y fut prononcé le 30 janvier 1965 (4).
Fondée en 2015, l’association francophone pour les malades mentaux (AFMM) essaie de mettre en valeur les maladies mentales à travers la littérature, le cinéma et l'art français et francophones.
Université Saint-Joseph, Beyrouth (Liban)
(1) Garrabé J. La mondialisation de la psychiatrie et la Société Médico-Psychologique. Annales Médico-Psychologiques 2010;170:415-22
(2) Romila A. L’influence de Henry Ey dans la psychiatrie roumaine : un témoignage. L’Evolution psychiatrique 2007;72:177-90
(3) Ouédraogo A, Welniarz B. Perspectives Psy Aspects culturels de la psychiatrie en Afrique de l'Ouest (2
e partie : psychiatrie infantojuvénile). 2007;46(4):319-20.
(4) Richa S. La psychiatrie au Liban, une histoire et un regard. Ed. Dergham, Beyrouth, 2015.
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