EFFLEURANT les grandes lignes de son projet de plan stratégique régional de santé (PSRS), élaboré pour corriger les inégalités en matière d’offre de soins dans sa région, Claude Évin a fait le point, lors de son passage aux « Éditoriales » (organisées par « Décision Santé »), sur l’avancée de ces travaux. Le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a indiqué qu’il soumettait cette semaine ce projet aux élus – le préfet, 1 300 maires, mais aussi les conseillers généraux et régionaux.
Claude Évin insiste sur « l’effort réalisé pour créer les conditions qui permettront aux jeunes médecins de s’installer dans les secteurs où l’offre de soins est insuffisante ». S’emparant du modèle de création de maisons de santé facilitée dans le projet de loi Fourcade « pour exercer dans de meilleures conditions notamment de sécurité », il pense aussi à « la création de centres de santé et aux multiples aides possibles pour simplifier l’installation des libéraux sur certains territoires », l’une de ses priorités. « L’organisation de l’offre nous appartient et la répartition méticuleuse des financements doit faciliter les choses. Nous ne mettons pas en place les outils conventionnels, mais pouvons intervenir sur les aides fléchées liées à l’installation. »
Le directeur général de l’ARS, qui s’avoue « un peu démuni face aux situations particulières », aimerait pouvoir disposer de plus d’outils. Mais il affirme travailler « main dans la main avec l’URPS [l’union régionale des professionnels de santé] », dont le président, le Dr Bruno Silberman, pilote la commission spécialisée de l’offre de soins. Pourtant, l’URPS reprochait récemment à l’ARS « sa vision négative » des libéraux en Île-de-France. Claude Évin comprend les exigences des médecins libéraux vis-à-vis de son agence et affirme en avoir aussi vis-à-vis de l’URPS. « C’est en travaillant avec Bruno Silberman que nous pourrons avancer », affirme-t-il. Les dépassements d’honoraires semblent au cœur de ce dialogue. « Compte tenu du poids que représente l’immobilier à Paris, on peut comprendre qu’il convient de travailler plus pour s’acquitter de plus de charges », comprend Claude Évin, pour qui « cette réalité est intégrée dans le plan proposé aujourd’hui ».
Le directeur général de l’ARS se montre moins tendre avec les hospitaliers. Déclinant régulièrement les demandes de rendez-vous émanant de praticiens de l’AP-HP – « pour ne pas s’immiscer dans les affaires internes de l’institution » –, Claude Évin ne fait pas de détail. « La question de la fermeture d’un service de chirurgie cardiaque à l’AP-HP est soulevée depuis plus de 10 ans, alors je refuse d’en débattre même si je regarderai les conclusions de la mission IGAS avec la plus grande objectivité. Fermer ce service à l’HEGP, à la Pitié-Salpêtrière ou bien à Henri-Mondor, m’est absolument égal, c’est à l’AP-HP de choisir », conclut Claude Évin, qui ne calcule plus le nombre de situations qui traînent depuis des années par simple manque de décision.
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