Doit-on craindre un accident nucléaire ? Depuis que l’armée russe s’est emparée de la centrale de Tchernobyl et que les combats ont lieu à proximité d’autres sites en activité comme celui de Zaporijia situé dans le sud-est de l’Ukraine, l’Europe s’inquiète. « S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe. C’est l’évacuation de l’Europe », a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Après la prise de la centrale de Zaporijia la semaine dernière, où un bâtiment annexe a été incendié par les tirs d’artillerie russe sans endommager les équipements des six réacteurs (mais un seul fonctionne encore normalement), Emmanuel Macron s’est entretenu avec Vladimir Poutine. Ce dernier a assuré qu’il « n'était pas dans son intention de procéder à des attaques des centrales nucléaires ». Il s’est aussi dit prêt à respecter les normes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour la protection des centrales. Mais les faits démontrant le contraire, certains pays vérifient déjà leurs dispositifs de gestion de crise.
Capsules d'iode
Dans l’Hexagone, l’opération lancée en début de semaine par les préfets des zones de défense implique le recensement des abris souterrains, des contrôles des sirènes d’alarme et des stocks de tenues de protection chimique. Selon Europe 1, la zone de défense de Paris a commencé à étudier le plan « Orsec iode » qui permet de distribuer des capsules d’iode pour protéger la thyroïde en cas d’accident ou d’attaque nucléaire. La préfecture de police passerait aussi à la loupe les procédures traçant leur acheminement des lieux de stockage vers les pharmacies et les points de distribution.
Actuellement, en France, la distribution d'iode est réservée aux personnes et établissements accueillant du public situés dans un rayon de 10 à 20 km de l'une des 19 centrales nucléaires, indique l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui détaille les six réflexes à adopter en cas d'alerte. Ce dispositif concerne « 2,2 millions de personnes et plus de 200 000 établissements recevant du public répartis sur 1 063 communes ». Mais l'ASN souligne par ailleurs que « l’État a pré-positionné, sur l’ensemble du territoire, des stocks de comprimés d’iode stable pour être en mesure de couvrir les besoins de toute la population française en cas de risque d’exposition à de l’iode radioactif. Sur ordre des pouvoirs publics, ils peuvent être distribués aux personnes concernées. »
En Italie, le gouvernement de Mario Draghi a décidé mercredi 9 mars dans l'après-midi de faire l’inventaire des procédures d’urgence pour mettre à jour le plan stratégique pour la gestion des urgences radiologiques et nucléaires. Ce dispositif a déjà été transmis aux gouverneurs des 20 régions qui devront gérer la situation à leur niveau. Il prévoit des mesures différentes selon la gravité de la situation et la proximité du lieu de l’accident ou de l’attaque nucléaire. Ces dispositions concernent les restrictions sur les déplacements, des interdictions au niveau de l’alimentation, la mise en place d’un réseau d’assistance sanitaire.
Enfin, le plan prévoit la distribution de produits essentiels comme l’eau et des capsules d’iode à prendre sur moins de 24 heures et dans les deux heures après l’exposition à la radioactivité selon les recommandations du gouvernement. Pour sa part, l’Institut national de la santé italien (ISS) a mis en garde la population contre l’automédication et conseillé la consommation de sel iodé, mais seulement en cas d’alerte. De quoi inquiéter les Italiens, qui se sont précipités dans les pharmacies pour commander des capsules d’iode, comme les Français et les Belges.
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