LA SEMAINE de Noël, 176 000 consultations pour grippe clinique en médecine de ville ont été enregistrés. Avec 286 cas pour 100 000 habitants, le seuil épidémique (174) a ainsi été largement franchi. Les incidences les plus élevées ont été relevées dans le Nord-Pas-de-Calais (405 cas pour 100 0000), le Centre (399), l’Île-de-France (382) et la Bretagne (370). « L’épidémie ne fait que commencer, les personnes à risque et les retardataires peuvent encore se faire vacciner », souligne le réseau GROG (Groupes régionaux d’observation de la grippe), qui effectue des prélèvements des virus en cause, principalement A(H1N1)2009, A(H3N2) et B, pris en compte par le vaccin actuel.
Après l’échec de la campagne contre la grippe pandémique, la vaccination contre la grippe saisonnière n’a jusqu’ici guère fait recette. Sur les 12,5 millions de personnes invitées à se faire vacciner gratuitement, 5,7 millions avaient répondu positivement au 15 décembre. Et début décembre, on enregistrait 15 % de vaccinations en moins qu’à la même période en 2007 et 2008.
Cas graves liés à A(H1N1)2009.
À la liste des personnes à risques, qui bénéficient de la gratuité de la vaccination, viennent s’ajouter deux catégories, au vu des dernières données épidémiologiques, les femmes enceintes et les obèses (IMC supérieur ou égal à 30). Saisi le 21 décembre par le Directeur général de la santé, le Haut Conseil de la santé publique a en effet émis le 29 décembre des recommandations sur l’actualisation de la stratégie vaccinale. Il constate par exemple qu’à La Réunion, où l’épidémie est terminée, 13 cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë liés à A(H1N1)2010 ont été enregistrés, 5 concernant des obèses et 2 des femmes enceintes sans comorbidité associée. Six personnes sont décédées. De même, en Australie et en Nouvelle-Zélande, si l’épidémie a été moins intense qu’en 2009, la proportion de formes graves et le profil des patients sont comparables à ceux de la période pandémique. Tandis qu’au Royaume-Uni, deux-tiers des virus sont de types (A(H1N1)2009 et que 17 adultes, dont 4 femmes enceintes ont présenté des formes graves liées à ce virus. Les chiffres français ne sont pas moins inquiétants puisque sur les 25 cas graves ayant nécessité une hospitalisation en réanimation, 17 sont liés à A(H1N1)2009, et, parmi eux, 2 femmes enceintes et 4 obèses ; et sur les 6 décès, 4 cas A(H1N1)2009 sont confirmés.
Si un pourcentage élevé d’enfants semble protégé après la période pandémique et la campagne de vaccination, il n’en est pas de même chez l’adulte, souligne le HCSP, qui estime que « l’éventualité d’une vague épidémique significative ne peut pas être écartée ». Compte tenu des risques de formes graves, le Haut Conseil recommande donc la vaccination rapide des sujets de moins de 65 ans ayant des facteurs de risques, des femmes enceintes et des obèses. Constatant que des complications graves sont observées chez des sujets jeunes sans facteurs de risque, il rappelle en outre l’intérêt de la vaccination « au titre de la protection individuelle dans la population générale ». Il insiste enfin sur l’intérêt des mesures visant à limiter la gravité de la grippe ou à la prévenir, « notamment l’utilisation des antiviraux, les mesures d’hygiène, les mesures barrière et la vaccination des professionnels de santé ».
Les femmes enceintes et les obèses sont donc invitées à se rendre chez leur médecin traitant, qui leur remettra un imprimé avec lequel ils pourront retirer gratuitement le vaccin en pharmacie. Si le praticien ne possède pas d’imprimé vierge, les personnes concernées peuvent se le procurer auprès de leur caisse primaire d’assurancer-maladie.
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