Madame, Monsieur, « qu'on nomme grands », je vous fais une lettre où je voudrais vous convaincre de lutter contre l'obésité, un mal insidieux que nous, médecins de terrain, constatons de plus en plus au quotidien, et qui reste tapi dans l'ombre… malgré les avis alarmants des experts !
Véritable menace pour toute notre société, l'obésité provoque ou accentue les risques de maladies : entre 1980 et 2014, le nombre de diabétiques de type 2 a quadruplé, et tous les endocrinologues, cardiologues, néphrologues, ophtalmos et médecins généralistes le constatent !
Cependant, un sujet en surpoids qui maigrit peut retarder la survenue du diabète et de ses complications ; il peut éviter le dysfonctionnement d'organes et se mettre à l'abri de nombreux risques : angine de poitrine, infarctus, AVC, rétinopathie, perte de la vision, insuffisances rénales, etc..
Pour ailleurs, souvent sédentaire, le sujet en surpoids sollicite peu ses muscles, accentuant encore les dysfonctionnements. Ainsi, la liaison obésité et sédentarité provoque le DT2, chez des sujets prédisposés génétiquement, qui ne l'auraient pas forcément développé si tôt, s'ils avaient conservé un poids normal.
Hélas ! Le DT2 n'est pas la seule conséquence de l'obésité : le risque d'hypertension artérielle se trouve multiplié par six, et s'accroît si la surcharge pondérale augmente. Des études démontrent formellement que les sujets obèses développent davantage de cancers. On note également une augmentation des maladies de type dégénératif, causées par la surcharge ; on constate aussi une progression des états dépressifs, liés au mal-être du surpoids.
Quand on voit ces conséquences, bien au-delà des notions d'esthétique, de confort ou de mobilité, on peut s'étonner d'avoir dérapé ainsi, au point de devenir une population majoritairement en surpoids, sans qu'aucun dirigeant ne s'en émeuve ni ne propose de lutter contre ce fléau.
Imaginons une situation où notre pays n'aurait qu'un faible pourcentage de patients en surcharge : moins de maladies, moins de prises en charge, moins de recherches diagnostiques, moins de traitements. Quel coût social économisé !
Pourriez-vous être un de ceux qui aideraient les hommes à se sortir des mauvais pas où une évolution, ou plutôt une involution sociétale, les a conduits ? Que proposerez-vous pour éradiquer ce mal qui s'installe et se répand insidieusement chez nous ?
Que mettrez-vous raisonnablement en place pour gagner cet enjeu de santé publique, pour réduire une part du sempiternel déficit de la Sécurité sociale, et pour offrir aux Français concernés une vie meilleure ?
Dans l'attente impatiente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à ma considération et à mon intérêt les plus vifs.
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