Après une inflexion liée à la crise du Covid en 2020, l'activité de greffes d'organes et de tissus repart à la hausse en 2021, avec la réalisation de 5 273 greffes - soit une augmentation de 19,3 % par rapport à l'an passé, indique l'Agence nationale de la biomédecine (ABM). Mais cette reprise ne suffit pas, pour autant, à retrouver les niveaux d'avant la pandémie. Encore moins à atteindre le seuil de 7 800 greffes par an d'ici à 2026, initialement fixé dans le troisième plan greffe qui s'achève.
« En 2021, nous ne retrouvons pas encore le niveau d'avant-crise sanitaire », a résumé ce 12 janvier Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice générale de l'Agence de biomédecine, tout en saluant « l’engagement de l’ensemble des professionnels de la chaîne du don à la greffe ».
Par rapport à 2019, où 5 901 greffes avaient eu lieu, l'activité de greffes a diminué de 10 % en moyenne, quels que soient les organes et tissus (cornées). Le nombre de greffes rénales est ainsi passé de 3 643 à 3 251, celui de greffes hépatiques de 1 356 à 1224, pour ne citer que les greffes les plus courantes. Ce n'est que pour les greffes à partir de donneurs vivants que les niveaux se rejoignent (528 en 2019, 521 en 2021). En 2021, 16 % des greffes rénales viennent d'un donneur vivant, contre 14 % en 2020. De même, les greffes issues d'un prélèvement dans le cadre Maastricht III ont augmenté, jusqu'à atteindre le nombre de 552 (versus 459 en 2019), soit 10,5 % du total des greffes en France. C'est notamment dans ce cadre qu'a été réalisé le prélèvement ayant permis la première greffe d’îlots de Langerhans en décembre 2021, au CHU de Lille.
Des taux de refus toujours élevés
« Cette année 2021 aura été celle où nous avons ressenti les effets de la crise sanitaire au long cours », a commenté Emmanuelle Cortot-Boucher. Le Covid avait notamment entraîné une suspension des greffes du rein et du pancréas lors du premier confinement en 2020 et une réduction de la disponibilité des blocs opératoires lors des vagues épidémiques.
Mais le Covid n'est pas la seule explication au ralentissement des greffes, tendance présente avant la pandémie (en dépit d'un pic en 2017 avec 6 105 greffes), aux causes multiples. Par exemple, « les AVC sont de mieux en mieux pris en charge et la mortalité routière diminue, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir », a noté la présidente de l'ABM. Le taux de refus à une greffe a aussi légèrement augmenté (jusqu'à 33,6 % en 2021, contre 33 % en 2020).
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