Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu public son avis sur l'utilisation des vaccins tétravalents contre la grippe saisonnière. L'avis était attendu alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a démarré. À l'heure actuelle, seuls les vaccins trivalents sont pris en charge par la Sécurité sociale.
Le HCSP estime que « les données épidémiologiques et virologiques disponibles à ce jour en France n'apportent pas d'éléments nouveaux permettant ..) de privilégier l'utilisation des vaccins quadrivalents par rapport aux vaccins trivalents inactivés, ni d'identifier une ou des populations chez qui ce vaccin pourrait être recommandé de façon préférentielle. » L'autorité sanitaire précise, cependant, que le remplacement à terme du vaccin trivalent par un vaccin tétravalent « paraît le plus probable », du fait de l'évolution divergente de deux lignées de virus B grippal circulantes, dont l'une, la lignée B/Victoria, est présente uniquement dans les vaccins tétravalents.
La lignée B/Victoria majoritaire en 2015-2016
Cet avis fait suite à une saisine du 27 avril 2016 de la Direction générale de la santé (DGS) qui demandait au HCSP de reconsidérer son avis du 23 mai 2014 relatif à l'utilisation du vaccin tétravalent FluarixTetra contre la grippe saisonnière. Le Haut Conseil avait alors estimé qu'il n'existait pas d'éléments permettant de privilégier l'utilisation du vaccin quadrivalent FluarixTetra par rapport aux vaccins trivalents. Cet avis s'était appuyé notamment, sur les données épidémiologiques relatives au poids de la grippe B en France entre 2003-2004 et 2012-2013. Celles-ci mettaient en évidence une faible circulation de la lignée B/Victoria au sein de la population lors des épidémies saisonnières, que la part de cette lignée dans les formes graves était moindre et qu'il n’existait pas de population à risque de grippe B clairement définie.
Mais l'épidémie de grippe saisonnière 2015-2016 a vu émerger de façon majoritaire, dans la population, des souches non vaccinales de la lignée B/Victoria, d'où la demande de la DGS.
Pour émettre son nouvel avis, le HCSP s'est appuyé, notamment, sur les données épidémiologiques de 2015-2016. Lors de cette saison, 70 % des virus grippaux identifiés en médecine ambulatoire étaient de la lignée B/Victoria. L'analyse des 1 106 cas graves de grippe ayant nécessité une hospitalisation a, cependant, révélé qu'il n'y avait pas eu d'excès de mortalité toutes causes confondues chez ces patients et que le taux de létalité observé était resté dans les valeurs habituelles. « L'absence de la souche de la lignée B/Victoria dans le vaccin [trivalent] a donc eu globalement peu de conséquences sur le nombre d'hospitalisations et de décès au cours de l'épidémie », estime ainsi l'instance sanitaire.
Suivre de près l'évolution des lignées B…
Cette fois-ci, le HCSP reconnaît que la valeur ajoutée du vaccin quadrivalent repose sur une plus large couverture des souches virales, importante dans un nouveau contexte d'évolution des virus influenza de type B. Les deux lignées de virus B circulante (B/Victoria et B/Yamataga) présentent, désormais, des différences antigéniques telles qu'il n'existe plus de réactivité croisée entre elles. C'est la raison pour laquelle l'OMS propose, depuis l'hiver 2012-2013, que ces deux souches soient incluses dans les vaccins quadrivalents. C'est également ce qui pousse le HCSP à estimer que « le remplacement du vaccin trivalent par le vaccin quadrivalent (...) paraît le plus probable ».
En conclusion, toutefois, l'instance sanitaire rappelle que « la priorité reste de disposer de vaccins pour la saison prochaine et les suivantes et d'améliorer la couverture des populations ciblées par les recommandations ».
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