L'association Jean-Louis Mégnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement à l'hôpital a enregistré à ce jour plus de trois cents signalements, majoritairement de médecins mais aussi de personnels soignants et administratifs, répartis sur l'ensemble des établissements publics de l'Hexagone.
Créée en 2016 par trois PU-PH à la suite du suicide du Pr Mégnien, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou (Assistance publique – hôpitaux de Paris), l'association recense depuis plusieurs mois les cas de maltraitance et de harcèlement moral dans le secteur public hospitalier. En février, une centaine de cas et l'identification de douze nouveaux lieux de conflits ont été portés à sa connaissance.
« Les dossiers […] qui font l'objet d'un signalement sur cette carte sont solidement argumentés, explique l'association sur son site. Ils s'appuient sur des documents et faits précis s'inscrivant souvent sur une longue période. Ils donnent lieu, pour beaucoup d'entre eux, à des procédures judiciaires en cours, administratives et/ou pénales, en première instance en appel ou en cassation. »
Plus de moyens à Édouard Couty
Cette mise à jour intervient alors que Marisol Touraine vient de choisir Édouard Couty comme médiateur national pour la prévention des risques psychosociaux à l'hôpital. Cette décision est intervenue dans le cadre de la stratégie nationale pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé, présentée en décembre au secteur hospitalier.
Favorable à cette nomination, l'association Mégnien n'en exprime pas moins une « vive préoccupation » au regard du manque de moyens accordés au conseiller honoraire à la Cour des comptes et au flou de sa mission.
« Édouard Couty, qui a commencé à traiter quelques dossiers de personnels gravement maltraités et harcelés, ne dispose toujours pas de la légitimité qui lui permettrait de remplir efficacement sa mission », regrette l'association, pour qui l'actualisation de sa carte de la maltraitante « rend encore plus urgent[e] la nomination officielle du médiateur national et la définition précise de son champ de compétence ».
Les médecins jugent également qu'accorder davantage de moyens « humains et matériels » au médiateur national lui permettrait si besoin est « de demander et d'obtenir du centre national de gestion (CNG) et des agences régionales de santé (ARS) qu'ils donnent une suite concrète, positive et durable aux préconisations qu’il leur adressera. »
L'association Mégnien indique qu'elle fera le bilan des bénéfices de cette politique de médiation dans les territoires « avant les prochaines échéances électorales ».
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