Le Premier ministre a reçu hier successivement les syndicats et le patronat, venu lui apporter une nouvelle proposition, un assouplissement du contrat à durée indéterminée (CDI). Cette initiative a plongé les chefs syndicalistes dans la fureur : ils ne supportent plus les efforts multiples du Medef pour modifier le code du travail dans le sens de l’insécurité du salarié. La possibilité de licencier, dit Pierre Gattaz, le patron des patrons, est le seul moyen d’embaucher sans craindre l’avenir. Il n’a peut-être pas tort sur le fond, mais le travail a besoin d’une réforme profonde, pas de nouveaux toilettages. Le secrétaire général de Force ourvrière, Jean-Claude Mailly, fait valoir que 85 % des contrats existants sont en CDI. Le problème, c’est que les entreprises embauchent de plus en plus en CDD, contrats à durée déterminée, ce qui a créé une majorité de salariés protégés et une minorité livrée à tous les déboires possibles.
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Il développe l’apprentissage, s’apprête à changer le code du travail, mais il procède par petites touches parce qu’il espère éviter une explosion sociale. Le résultat, c’est qu’il prend des mesures coûteuses dont il n’a pas vraiment le financement, et qu’il donne l’impression de vouloir rayer de la liste des chômeurs les jeunes qu’il place en apprentissage, au lieu de leur assurer un emploi durable. La jeunesse, voilà le nouveau mot d’ordre. Développer le service civique (lui aussi financé par l’État), transformer la journée civique en une semaine, donner à chaque jeune un « carnet citoyen » où seraient consignés tout ce qu’il a fait dans le cadre du service civique, telles sont les dipositions présentées par François Hollande. Là aussi, le gouvernement n’espère-t-il pas, à un an des élections, masquer le chômage des jeunes par des activités qui ne sont pas des emplois ? Pas du tout, réponde Patrick Kanner, ministre de la Jeunesse, qui a affirmé mardi que « le chômage des jeunes se traite par l’emploi, pas par le service civique ». La preuve, c’est qu’un jeune inscrit au service civique reste sur les listes de Pôle emploi.
Qu’en est-il de Macron 2 ?
On nous a annoncé une loi Macron 2, mais la rédaction du projet prend du temps, à cause des syndicats qui redoutent la destruction des avantages acquis. Le patronat, qui a tout de même bénéficié d’importants allègements de charges dans le cadre du pacte de compétitivité, n’a pas non plus joué le jeu. M. Gattaz avait promis « un millions d’emplois », mais, depuis les mesures prises en faveur des entreprises, le taux de chômage en France a augmenté. C’est d’autant plus regrettable que, sur les 28 membres de l’Union européenne, la France fait partie des quatre pays qui n’ont pas réussi à réduire le chômage. L’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne font la course en tête de la croissance et ont obtenu de bons résultats en matière d’emploi. Elles n’y sont parvenues que grâce à la réforme. Elles ont certes fraghilisé la sécurité des salariés, ce qui conduit quelques uns de nos économistes à tourner en dérision les emplois mal payés et poarfois précaires chez nos voisins. Mais il vaut mieux être mal payé à travailler qu’être mal payé pour ne rien faire.
Les jeunes ont plus besoin d’un emploi que d’accomplir des tâches peut-être utiles mais qui ne leur permettent pas de s’installer dans la vie. Les syndicats ne peuvent pas faire la fine bouche et réclamer non seulement des emplois, mais des contrats trop coûteux pour l’entreprise. Le patronat ne peut pas non plus faire la pluie et le beau temps. Nous avons un gouvernement qui sait ce qu’il faut faire. Le problème, c’est qu’il a peur de le faire. Il ne peut pas s’offrir des manifestations et des grèves nationales alors que se préparent les élections générales de l’an prochain. Il fallait agir plus tôt.
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