Les données concernant les risques cardiovasculaires associés à la pollution de l'air se précisent… Une étude publiée dans le « European Heart Journal » vient de montrer que l'exposition à la pollution atmosphérique, mais aussi à la pollution sonore, accroît le risque d'hypertension (HTA) des citadins.
Le risque associé à la pollution de l'air « serait aussi important que celui associé au surpoids (IMC de 25-30) », avancent les auteurs. Dans leurs travaux, pour chaque 5 microgrammes par mètre cube supplémentaire de particules en suspension PM2.5, le risque d'HTA augmentait de 22 % pour les habitants des zones les plus polluées, par rapport à ceux vivant dans les endroits les moins pollués.
La pollution de l'air agirait sur les vaisseaux et le cœur par l'intermédiaire de l'inflammation systémique et locale, le stress oxydatif, et en déséquilibrant le fonctionnement du système nerveux.
Pour une législation Européenne plus sévère
« Ces risques étaient visibles chez des personnes vivant bien au-dessous du seuil de pollution atmosphérique des normes européennes. Cela veut dire que la législation actuelle ne protège pas la population européenne de manière adéquate contre les effets néfastes de la pollution », conclut la responsable de l'étude, le Pr Barbara Hoffmann, de l'Université Heinrich-Heine de Düsseldorf, en Allemagne.
Concernant la pollution sonore, les chercheurs ont trouvé que les personnes vivant dans les rues les plus bruyantes (avec un niveau sonore moyen d'environ 50 décibels la nuit) avaient un risque accru de 6 % de développer une HTA, par rapport à ceux vivant dans des rues plus calmes (avec un niveau sonore moyen d'environ 40 décibels la nuit). Le bruit agirait, pour sa part, sur les systèmes nerveux et hormonal.
Une étude de suivi sur 41 000 personnes
Ces résultats sont issus de l'analyse de plus de 41 000 citadins vivant en Norvège, en Suède, au Danemark, en Allemagne et en Espagne, participant à l'étude ESCAPE (« European study of cohorts for air pollution effects »). Alors qu'aucun des participants n'était atteint d'HTA en entrant dans l'étude, 15 % ont déclaré en avoir développé une au cours de la période de suivi.
Selon les résultats de l'étude, les taux moyens de pollution étaient apparemment plus élevés en Europe centrale et du Sud (Allemagne et en Espagne) que dans les pays scandinaves. L'exposition au bruit, elle, était plus élevée en Suède et en Espagne.
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