Le changement climatique pourrait être responsable de 529 000 décès supplémentaires liés au régime alimentaire, à travers 155 pays du monde, estime une étude de modélisation réalisée par une équipe de l'Université d'Oxford et parue dans la revue « The Lancet ».
À la différence des études qui se concentrent sur la sécurité alimentaire, « celle-ci porte sur les effets plus larges en matière de santé de la production agricole » en considérant non seulement les calories disponibles, mais surtout la composition des régimes alimentaires, fait valoir le Pr Marco Springman, son directeur.
Les chercheurs ont étudié plusieurs scénarios. Sans changement climatique, la disponibilité alimentaire mondiale pourrait conduire à une augmentation de 289 kcal l'apport calorique individuel journalier, entre 2010 et 2050, associée à une hausse de 35 grammes de fruits et légumes et de 3 grammes de viande rouge. Ainsi, 1,9 million de décès pourraient être évités.
Le changement climatique vient contrarier ces perspectives d'amélioration de la quantité de nourriture, les réduisant d'environ un tiers sur 40 ans, chiffre l'étude. Le nombre de décès évitables serait diminué de 28 % par rapport au scénario sans changement climatique, soit en valeur absolue, de 529 000 décès.
Individuellement, pourrait être constatée d'ici 2050 (par rapport à 2010) une diminution moyenne de 3,2 % de la quantité de nourriture disponible (soit une réduction de 99 kcal par personne par jour), de 4 % de la consommation de fruits et légumes, et de 0,7 % de la consommation de viande rouge.
Afrique, Pacifique ouest et Asie du Sud en première ligne
Les disparités régionales sont prégnantes. La réduction de la quantité de nourriture disponible serait plus fortement marquée dans les pays à bas revenu de l'Afrique, (-122 kcal par jour et par personne), dans le sud de l'Asie (-166 kcal) et dans les régions du Pacifique Ouest (-111 kcal).
Le nombre de décès supplémentaires s'élèverait à 264 000 dans le Pacifique Ouest, et de 164 000 dans le sud de l'Asie.
Les effets du changement climatique varient selon les régions et la situation économique des pays. Globalement une moindre consommation de fruits et légumes est pointée comme le principal facteur de risque, portant à elle seule la responsabilité de 534 000 décès (surtout dans les pays à haut revenu) ; un fardeau qui serait loin d'être compensé par les bénéfices associés à la réduction de la consommation de viande rouge.
Le moindre apport calorique a des effets plus contrastés, avec l'augmentation du nombre de personnes souffrant de sous-nutrition (266 000 décès supplémentaires, essentiellement en Afrique et Asie du Sud-Est), et la diminution du nombre de personnes en surpoids (35 000 décès évités) ou obèses (225 000 décès évités).
Près de trois quarts des décès surviendraient en Chine et en Inde, mais aussi au Vietnam, en Grèce, et en Corée du sud. Quelques pays en Amérique centrale et du Sud à l'Est de la Méditerranée, et la Libye et l'Égypte augmenteraient le nombre de décès évitables, de 5 000.
Limiter les émissions de gaz à effet de serre pourrait diminuer le nombre de morts de 29 % à 71 % selon les scénarios.
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