Infirmières, et à 100 % pour la réforme

Publié le 01/02/2010

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Karen A. Ballard et Bernadette D. Curry sont des amies de fac, toutes deux infirmières, la soixantaine pimpante. La première préside l’association des infirmières de l’État de New York, la seconde enseigne le métier aux jeunes. Ce soir-là, au restaurant, le coup de fourchette est énergique, mais le propos, désabusé. « Les Américains sont frappés du " John Wayne complex ", soupire Karen A. Ballard. Ils se croient le centre du monde, les meilleurs, et refusent de croire que nous avons de mauvais indicateurs de santé, pires que dans certains pays du tiers-monde [le taux de mortalité infantile américain, 6,14 ‰, est le double du taux français, NDLR]. Nous payons pour l’Afghanistan, et pas pour la santé. La population manque d’éducation. » Mieux vaut une réforme imparfaite, dit Karen, que pas de réforme du tout. Son amie acquiesce. Et évoque son pace maker, dont la pose lui a coûté quelques centaines de dollars – son assurance n’a pas tout réglé. Entre-temps, Bernadette D. Curry a été contrainte de changer d’assurance sous la pression de son entreprise. « Avant, mon employeur proposait deux types de couverture à ses salariés : HMO [health maintenance organization] et PPO [preferred provider organization], plus chère, mais avec un plus large choix de médecins et d’hôpitaux. Mon employeur, estimant que les cotisations PPO lui revenaient trop cher, ne nous laisse plus le choix. J’étais en PPO, j’ai dû basculer en HMO. Maintenant, je dois suivre des filières médicales très strictes », regrette l’infirmière.