La vaccination contre la dengue n'est pas nécessaire à Mayotte et à la Réunion, selon l'avis publié sur le site du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) jeudi 7 juillet. Le HCSP s'est autosaisi alors que le vaccin tétravalent Dengvaxia contre la dengue développé par Sanofi-Pasteur, déjà autorisé au Mexique et dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Ouest, est en cours d'évaluation par l'Agence européenne du médicament (EMA).
« En raison de la possibilité d’une épidémie à la Réunion, la question d’une éventuelle utilisation de ce vaccin avant l’octroi de son autorisation de mise sur le marché européen est posée », juge en préambule le HCSP.
Pas d'épidémie majeure depuis 1978
Si la circulation de virus de la dengue est avérée à La Réunion et à Mayotte, ces deux territoires « ne sont pas des zones de haute ou moyenne endémicité : la dernière épidémie de dengue à la Réunion remonte à 1977-1978 et aucune épidémie majeure n’a été enregistrée à Mayotte », rappelle le Haut Conseil. Les données disponibles de séroprévalence à la Réunion chez les adultes se situent dans des valeurs basses, c’est-à-dire en dessous de 9 % chez les personnes âgées de 50 ans et plus. À Mayotte, les taux de séroprévalence sont très bas chez les enfants de 2 ans à 14 ans (2,2 %), plus élevés chez les adultes mais ils n’atteignent pas 40 %.
Les essais cliniques d’efficacité de Denvaxia contre les sérotypes 1, 2, 3, et 4 ont été exclusivement réalisés dans des zones de haute endémicité de la dengue chez les enfants et adolescents de 2 ans à 16 ans. « L’impact de cette vaccination dans les pays de basse incidence ne peut être évalué, constatent les experts, dans ces essais cliniques, l’efficacité vaccinale n’a pas été démontrée chez les personnes n’ayant jamais été en contact avec le virus. »
Les recommandations du HCSP sont en ligne avec celle du groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande l'introduction de la vaccination contre la dengue dans les régions où la transmission du virus est la plus forte.
Un nouvel avis prévu pour les Antilles françaises
Le constat est très différent dans les territoires français d'Amérique qui ont connu plusieurs épisodes épidémiques : 5 épidémies survenues depuis 2000 en Martinique, espacée de 2 à 3 ans, 4 épidémies recensées depuis 2005 à la Guadeloupe et en Guyane. Ces épidémies présentaient un taux élevé d’hospitalisations et de formes sévères (5,5 % et 0,5 % respectivement).
Un avis concernant l’utilisation de ce vaccin dans les territoires français d’Amérique (Guyane, Martinique, Guadeloupe) sera d'ailleurs prochainement émis par le HCSP.
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