LE QUOTIDIEN : Vous attendiez-vous à un tel résultat ?
MAXIME VALET : Je n'avais pas forcément d'objectif chiffré. Je faisais partie des favoris depuis ma victoire aux championnats d'Europe en mai, enfin si on ne compte pas les escrimeurs chinois. On savait que les deux escrimeurs chinois remporteraient les deux premières places, on se battait tous pour la seule médaille qui restait disponible. C'était une sorte de deuxième championnat d'Europe.
Votre discipline, comme beaucoup d'autres, a été largement dominée par la Chine cette année. Comment s'explique cette suprématie ?
Les chinois ont un énorme investissement à tous les niveaux du handisport. Les licenciés chinois en handisport sont aussi nombreux que la population générale française. Il y a entre 50 et 100 escrimeurs professionnels en fauteuil contre deux athlètes professionnels en fauteuil en France et ils ont des moyens démesurés par rapport à nous. Et quand je parle d'escrimeurs professionnels, je parle d'athlètes détachés à temps plein par leur travail.
Justement, comment gérez-vous votre double vie d'athlète de haut niveau et d'étudiant en médecine ?
J’ai déjà validé 5 semestres et l’hôpital m’a accordé un semestre complet pour préparer la compétition. Une année complète aurait sans doute été mieux, mais je n'aurais pas pu tenir une année sans salaire. Je dispose d'un contrat de sportif de haut niveau conclu entre l'hôpital, l'université, le ministre de la jeunesse et des sports. C'est un contrat qui n'a pas été facile à obtenir car c'est assez atypique pour une université de médecine. Des entreprises comme EDF sont plus coutumières de ce genre d'arrangement.
J'ai été beaucoup aidé par mon parrain, le Pr Daniel Rivière (chef du service de médecine du sport à l'hôpital Larrey, à Toulouse) et par mon coordinateur de DES, le Pr Laurent Molinier.
Vous souffrez de paraplégie depuis votre accident de 2009 étiez-vous déjà escrimeur avant ?
Oui, j’avais d'ailleurs été détecté pour entrer en pôle espoir quand j'étais en terminale, mais je voulais faire des études de médecine et il n’y avait aucun aménagement possible en première année. J'ai ensuite eu mon accident entre la 3e et la 4e année de médecine.
Comment voyez-vous vos carrières sportive et médicale une fois médecin ?
Je ne peux pas imaginer arrêter l'escrime, pas plus que je n'imagine ne faire que de la santé publique ou de la médecine du sport. Dans l'idéal, j'aimerais donc parvenir à concilier les trois, mais je sais que ce ne sera pas facile. Il me faudra trouver une structure qui accepte mon contrat de sportif de haut niveau.
On a beaucoup parlé des problèmes d'organisation de ces jeux, comment avez-vous vécu cela de l’intérieur ?
On est parti avec pas mal de craintes, mais une fois sur place, on a vécu tout l’inverse de ce que l'on craignait. Les installations étaient superbes et des stades qui étaient pleins à craquer. Les billets étaient plus abordables que lors des Jeux Olympiques et les Brésiliens ont pu venir en nombre : des habitants, des écoles, l'ambiance était superbe dans la salle d'escrime. Je suis allé voir d'autres Toulousains dans les compétitions de rugby, et de basket en fauteuil. Là aussi l'ambiance était extra. L'affluence dans le parc olympique était plus importante que pendant les jeux olympiques classiques.
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