« Les jeux olympiques sont le seul moment où tous les médecins de la Fédération française de ski se retrouvent au même endroit » explique le Dr Philippe Le Van, directeur de la composante « haut niveau » de la commission médicale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
« En temps normal, ils sont dispersés aux quatre coins du monde au grès des compétitions. » À Sotchi, les docteurs Stéphane Bulle, Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi, Damien Parcot, Paul Bandet, Thomas Lacroix (un ancien sauteur à ski) et Marine Alhammoud sont répartis entre le village côtier où se déroulent les épreuves de patinage et de short-track, le village endurance où évoluent les fondeurs, et le village montagne. C’est dans ce dernier village que se trouve le gros de l’équipe française : 70 athlètes sur les 114 qui ont débarqué en Russie. Certains sont médecins de montage, d’autres exercent à Grenoble ou à Lyon, mais aucun ne vit loin d’une montagne.
Médecins urgentistes
Médecins du sport bien sûr, forcements bons skieurs, mais ayant tous suivi une formation d’urgentiste, ces six médecins attachés à veiller les skieurs doivent être capables de maîtriser les gestes de premiers secours et de stabilisation d’un accidenté en étant totalement isolé comme cela peut être le cas sur certaines compétitions. « Ce n’est pas le cas ici, à Sotchi, où l’on dispose de tous les moyens d’évacuation d’urgence nécessaires ». Lors du super-G, les médecins de chaque délégation se tiennent en embuscade en haut de la piste, skis aux pieds, prêts à intervenir.
Sur certains aspects organisationnels, les jeux de Sotchi ont été raillés pour leur relative impréparation, ce n’est manifestement pas le cas de l’aspect médical, puisqu’au total, ce sont 1 700 personnels médicaux qui sont mobilisés pour s’occuper des 2 873 athlètes, sans compter l’immense afflux de visiteurs présents le temps des jeux. Parmi eux, 700 médecins du sport russes ont été réquisitionnés et affectés à une clinique du sport montée sur place, et dirigée par le Dr Zurab Ordzhonikidze qui a été pendant 27 ans le médecin de l’équipe nationale russe de football. Comme à chaque édition depuis 1984, des équipements d’imagerie mobiles dont un CT scan et un IRM ont fait le déplacement dans des sortes de remorques toutes équipées. Niveau sécurité, les médecins ne se plaignent pas non plus : « il y a des soldats en tenue de camouflage hivernal partout autour du village olympique, mais honnêtement, les Anglo-Saxons étaient plus ennuyeux et procéduriers lors des jeux de Londres et de Vancouver » relate Philippe Le Van.
La lutte antidopage s’intensifie
La lutte antidopage fait aussi partie des attributions du Comité international olympique à qui l’Agence mondiale antidopage délègue cette responsabilité le temps des jeux. C’est aux médecins des différentes délégations de s’assurer que les contrôles se déroulent correctement. « Cette année, ils ont mis en place un système particulièrement lourd, » remarque Philippe Le Van, « avec le logiciel ADAMS dans lequel chaque sportif doit renseigner une heure et un lieu où l’on peut les trouver chaque jour. En plus de cela, il faut remplir un document Excel avec le planning heure par heure de chaque athlète, en précisant la chambre d’hôtel, les lieux d’entraînement, les endroits où l’on mange... je n’imagine pas ce que cela va donner pour les prochains jeux d’été où nous viendrons avec 400 athlètes ! » S’inquiète-t-il.
Pas une piste de Mickey
Jusqu’à présent, l’équipe de France déplore deux blessures graves : lors du dernier entraînement avant l’épreuve de descente, Brice Roger souffre d’une rupture des ligaments croisés du genou doublée d’une entorse du ligament latéral interne, tandis que le bosseur Guibaut Ca hérité d’une rupture du ligament croisé antérieur. « La blessure de Brice Roger n’est pas très étonnante » analyse Philippe Le Van, « la piste retenue pour l’épreuve est périlleuse ; ce n’est vraiment pas une piste de Mickey ! » Les accidents ont la réputation d’être plus fréquents lors des jeux d’hiver que lors des jeux d’été. Alors que le Comité international olympique accorde 55 % d’encadrement en été, soit 55 encadrants pour 100 sportifs, ce taux monte à 100 % le temps des jeux olympiques d’hiver.
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