Le médecin américano-coréen Jim Yong Kim, est devenu lundi président de la Banque mondiale. Ce médecin anthropologue de 52 ans se retrouve à la tête d’une organisation multilatérale de 187 États membres et d’un budget 258 milliards de dollars de crédits. Le conseil d’administration de la Banque mondiale a préféré le candidat soutenu par le président Barack Obama à la ministre des Finances nigériane Ngozi Okonjo-Iweala.
C’est à Lima au Pérou, ville où il a passé une partie de sa carrière dans les années 1990 à combattre la tuberculose, que Jim Yong Kim a décidé d’attendre la décision du conseil d’administration.Il a été reçu lundi par le président péruvien Ollanta Humala. « Il est approprié que je termine ma tournée mondiale par le Pérou », a-t-il indiqué dans un communiqué publié après sa nomination. « C’est ici, dans les bidonvilles de Lima que j’ai appris comment l’injustice et l’indignité peuvent s’acharner à détruire les vies et les espoirs des pauvres. C’est ici que j’ai vu comment les communautés luttent pour atteindre la prospérité en dépit d’un manque d’infrastructures et de services de base », a-t-il affirmé. Il s’est rendu la veille à Carabayllo, un district pauvre du nord de Lima où il a travaillé dans les années 1990 dans une ONG comme volontaire spécialiste de la tuberculose.
Tuberculose multirésistante
Entouré d’anciens patients et des membres de l’ONG Socios En Salud (partenaires pour la santé) Jim Yong Kim, qui parle couramment espagnol, y a reçu la médaille de Visiteur Distingué et Hôte Illustre des mains du maire de Carabayllo, Rafael Álvarez. « Je sens que je fais partie de l’histoire de Carabayllo, je suis fier de cette communauté qui va de l’avant avec beaucoup d’effort et de solidarité », a déclaré Jim Yong Kim.
Le Dr José Carlos Yamanija Kanashiro, un des responsables de l’ONG, a affirmé que le travail de Dr Kim au Pérou « a ouvert la voie à des traitements contre la tuberculeuse que ni le ministère de la Santé, ni les organisations internationales n’avaient les capacités ou le budget de pouvoir appliquer ». Ce modèle de traitement contre la tuberculose a été ensuite adopté par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme une des meilleures méthodes pour les patients multi-résistants, selon les spécialistes. « Pour nous, son élection représente le regard très différent qui sera porté par la Banque Mondiale si elle a comme priorité de lutter contre la pauvreté », a-t-il déclaré à l’AFP.
Peu connu, y compris dans son propre pays, avant d’être sélectionné par le président Barack Obama, ce praticien de la santé publique, président de l’université de Dartmouth dans le New Hampshire (nord-est des États-Unis) a aussi été directeur à l’OMS du département VIH/SIDA. En 2002, entendu par le Sénat américain, il exhortait les élus à accroître « considérablement » les fonds consacrés par les États-Unis à la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria.
Né à Séoul le 8 décembre 1959, ce fils d’un médecin Nord-Coréen échappé au Sud est arrivé aux États-Unis à cinq ans, dans l’Iowa (centre), où il a suivi les pas de son père en faisant des études de médecine. Étudiant doué, il a deux doctorats, médecine et anthropologie. Il est le cofondateur de Partners in Health, une association qui fournit des traitements et des moyens de prévention aux populations défavorisées des pays pauvres.
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