Farouchement hostile à la généralisation du tiers payant obligatoire, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) appelle depuis des mois les praticiens libéraux à la désobéissance civile. Le syndicat a franchi une nouvelle étape ce lundi en mettant sur son site Internet deux affiches à disposition des médecins qui veulent expliquer à leurs patients pourquoi ils refusent d'appliquer la dispense d'avance de frais.
Ces deux posters à placer dans les salles d'attente montrent un homme et une femme médecin broyés dans un engrenage, accompagnés d'un argumentaire justifiant les raisons du boycott. « Le tiers payant, c'est toujours plus d'administratif et de moins en moins de temps pour vous soigner », explique la Confédération.
« Votre médecin devra vous contrôler puis ensuite contrôler votre complémentaire », poursuit le syndicat qui rappelle que le médecin devra contractualiser avec la mutuelle du patient (un contrat de 14 pages avec l'association des complémentaires qui représente les mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance).
Usine à gaz
Mi-novembre, une réunion technique organisée par cette association des complémentaires a conforté le syndicat dans sa crainte d'un système contraignant et pour les praticiens qui pratiqueraient le tiers payant intégral (part Sécu et part complémentaire). « Le tiers payant généralisé reste une idée dogmatique et coûteuse, qui va encore aggraver la dérive bureaucratique de notre métier », accusait alors la CSMF. Au-delà des contraintes administratives, l'organisation juge que le dispositif sera forcément chronophage et rognera sur le « temps consacré au patient ».
« Bien sûr, votre médecin continuera le tiers payant social comme il l'a toujours fait », précise la CSMF. Le syndicat appelle toutefois les médecins à « ne pas l’appliquer systématiquement à tous les patients en ALD, même après le 1er janvier 2017 », date à laquelle les personnes à 100 % sont censées bénéficier de ce droit officiellement.
« La mise en place de ce tiers payant sera suffisamment dissuasive pour qu'il ne se mette pas en place », estime le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, qui a encore boycotté il y a quelques jours une réunion du comité de pilotage du tiers payant.
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