La généralisation des complémentaires santé en entreprise en 2016, réforme qui retranscrit l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la sécurisation de l’emploi décidé par la précédente équipe gouvernementale, n'a pas eu d'effet significatif sur le marché… Sauf pour les assureurs ! C'est ce que révèle une étude de la DREES (ministère), publiée ce jeudi, et qui s'attarde sur les effets de cette réforme.
Si cette généralisation « ne semble pas avoir affecté la dynamique de concentration » des organismes complémentaires, qui s'effectue au même rythme depuis 2011, elle a en revanche engendré une hausse de 912 millions d'euros de cotisations pour les contrats collectifs et une baisse de 274 millions d'euros de celles des contrats individuels, soit 638 millions d'euros de cotisations collectées (hors taxes). Cela correspondrait à une hausse « d'environ 1,5 million de personnes couvertes par un contrat collectif, combinée à une baisse d'un million de personnes en individuel », estime la DREES.
La France recense 492 complémentaires santé en 2016, indiquent les experts de la DREES. Parmi eux, on compte 365 mutuelles, 102 sociétés d'assurances et 25 institutions de prévoyance.
Tous contrats confondus, les mutuelles sont leaders du marché (41,3 %), devant les assureurs (32,4 %) et les institutions de prévoyance (26,3 %) en 2016.
Neuf organismes se partagent le marché
Dans le lot, ce sont les assurances qui ont le plus profité de la réforme de l'ANI. Sur les 912 millions d'euros collectés en contrats collectifs, les assureurs empochent 615 millions d'euros. Leur part de marché a donc « sensiblement progressé sur ce secteur, passant de 27,8 à 30 % de part de marché », indique la DREES. Les gains réalisés sur ces contrats compensent même « nettement » les pertes des contrats individuels, de l'ordre de 177 millions d'euros.
Concernant les autres acteurs du secteur, les institutions de prévoyance, sur la première marche du podium des contrats en entreprise, ont aussi accru leur activité de 281 millions d'euros sur le collectif en 2016, mais pas assez pour les empêcher de reculer en termes de part de marché (de 44,2 à 43,5 %).
Historiquement positionnées sur la couverture individuelle, les mutuelles ont engrangé 16 millions d'euros en plus sur les contrats collectifs, avec une part de marché qui passe de 28,8 à 26 %.
Reste que la quasi-totalité des gains sur les contrats collectifs ont été « très concentrés » sur seulement neuf organismes, note la DREES. Il s'agit de cinq assureurs et quatre institutions de prévoyance, dont huit d'entre eux étaient déjà « des acteurs majeurs du secteur de l'assurance santé en 2015 », indique la direction, sans les nommer.
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