La maladie de Lapeyronie caractérisée par une fibrose de l’enveloppe des corps caverneux, se développe habituellement vers l’âge de 55 ans, mais elle peut apparaître à tout âge.
Entre 3 et 9 % des hommes après 50 ans en souffriraient, à des degrés divers, un faible pourcentage d’une forme gênante de la maladie. Elle est vraisemblablement plus fréquente en cas de pathologie auto-immune, de diabète ou dans les familles de maladie de Dupuytren ou de Ledderhose. La théorie qui prévaut aujourd’hui est qu’une maladie de Lapeyronie résulte de la conjonction d’un microtraumatisme de l’albuginée (en raison des fortes contraintes mécaniques pendant un rapport par exemple) et d’un terrain prédisposant. « La maladie se signale par des érections douloureuses nocturnes (pour 70 % de ces hommes), une déformation de la verge le plus souvent dorsale, mais qui peut être ventrale, latérale ou mixte, avec une sensation de raccourcissement, et/ou des troubles de l’érection, les rapports devenant "balistiquement" plus difficiles, voire impossibles », décrit le Dr Antoine Faix.
Répercussions psychologiques
Les répercussions psychologiques sont bien sûr à la hauteur des symptômes. Le diagnostic est posé à l’interrogatoire et confirmé par la palpation d’une zone fibreuse plus ou moins étendue et parfois d’une perte d’élasticité de la verge. « Au médecin ensuite d’expliquer que la maladie évolue sur 12 à 18 mois et qu’après ce délai, 95 % voient la douleur disparaître. Sans prise en charge, la déformation et les troubles de l’érection concernent près de la moitié des patients, 40 % se stabilisent et 13 % sont améliorés », précise l'urologue. Environ 5 % d’entre eux feront une nouvelle poussée. Aucun médicament n’a fait la preuve formelle d’une efficacité sur la fibrose. Sur la douleur, on peut proposer du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens, voire des traitements locaux, injection de corticoïdes ou de vérapamil (un antagoniste calcique) directement dans la ou les zones fibreuses, pour 3 à 4 semaines.
Pour ce qui est du traitement per os, une « vieille » molécule (la pentoxifylline), est en cours d’évaluation avec des premiers résultats encourageants. Localement, sur la déformation toujours, on peut essayer le vérapamil ou la traction de la verge par un appareillage spécifique, qui crée des microdilacérations, mécaniques, de la plaque de fibrose. Effectuée au domicile, au moins trois heures par jour, elle permet une amélioration de 10 à 20° pour 60 à 70 % des patients, faisabilité et satisfaction lors des rapports sexuels à la clé.
La vacuumthérapie (un traitement de la dysfonction érectile) est parfois utile, notamment en cas d’étranglement sans déformation ou de raccourcissement de la verge. Enfin, les ultrasons dont l’efficacité est minime à modérée stabiliseraient plus rapidement la maladie. Après 18 mois, lorsque la maladie est « fixée », c’est-à-dire sans aucune évolution depuis six mois, avec un handicap sexuel et érectile important, avant d’envisager la chirurgie, on peut désormais tester, pour améliorer la déformation, un nouveau traitement (qui a obtenu son AMM européenne en janvier 2015), une collagénase par injection dans la zone fibreuse (Xiapex) : 60 à 70 % des patients sont améliorés en moyenne de 20°. La déformation devient alors plus acceptable et gérable pour la sexualité.
La chirurgie en seconde intention
En seconde intention, trois types d’intervention sont possibles : la verge, plus courte (une séquelle post-opératoire quasi obligatoire), ne sera jamais comme avant la maladie. La plus simple des solutions, mais la plus « raccourcissante », est le redressement du pénis par plicature (on opère en zone saine pour équilibrer du côté opposé à la fibrose). Deuxième possibilité, inciser la zone de fibrose et mettre un greffon le plus souvent de collagène, une opération délicate qui peut altérer (rarement) la sensibilité du gland. Une récidive peut se produire. Enfin, en cas de troubles de la rigidité et de déformation simultanées, des implants dans la verge permettent de réaligner les corps caverneux. Ce matériel étranger peut faire (rarement) l’objet d’un rejet. Les implants toutefois donnent habituellement satisfaction.
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