Entre octobre 2015 et janvier 2016 – un an après le pic de l'épidémie d'Ebola – des chercheurs ont découvert, dans un village de Sierra Leone, quatorze personnes infectées par le virus qui n'avaient jamais été malades.
D’après l'étude, publiée dans « PLOS Neglected Tropical Diseases », l'équipe a détecté des anticorps anti-virus Ebola dans le sang de ces personnes, indiquant qu'ils avaient bien été infectés dans le passé. Et pourtant, douze d’entre eux ont affirmé n'avoir eu aucun symptôme pendant la période de transmission active dans leur village. Les deux derniers se souvenaient d'avoir eu seulement de la fièvre au moment de la flambée épidémique.
Un « hotspot » pendant la flambée épidémique
Ces travaux ont été effectués dans le village de Sukudu, en Sierra Leone. Avec ses 900 habitants, il s’agit d’un des trois centres les plus actifs de l'infection au moment de la crise sanitaire mondiale, qui s’est étendue de novembre 2014 à février 2015.
Cette étude confirme de précédentes suspicions selon lesquelles la sévérité des symptômes d'une infection par le virus Ebola varie, et que certains sujets ne montrent aucun signe de la maladie, relève le principal auteur, le Dr Gene Richardson, de l'université Stanford, en Californie.
Une épidémie plus étendue que prévu ?
L'épidémie aurait donc pu être plus étendue qu'initialement estimée. « L'étude laisse à penser qu'une partie importante de l'épidémie n'a pas été détectée et qu'il y a eu beaucoup plus de transmissions de personne à personne qu'on ne le soupçonnait », explique le Dr Richardon. Les auteurs indiquent que leurs travaux confirment certaines estimations déjà mises en avant dans la littérature, suggérant que les cas avec peu de symptômes pourraient représenter environ 25 % de la totalité des infections par le virus Ebola.
« Nous pensons que nous allons trouver beaucoup plus de survivants à Ebola, ce qui nous permettra de commencer à mieux estimer le véritable fardeau de la maladie », a conclu le Dr Richardson.
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