LA SANTÉ reste au premier rang des priorités des Français mais ces derniers ont le sentiment d’un système de soins qui se dégrade : tel est le principal enseignement d’un sondage (1) réalisé par AG2R La Mondiale et l’Institut LH2 sur les « Français, la santé et l’argent », lancé pour la quatrième année consécutive.
Invités à hiérarchiser les critères définissant une bonne qualité de vie, 66 % des Français répondent « vivre longtemps et en bonne santé ». La moitié d’entre eux associent la qualité de vie au fait d’avoir des ressources financières. « Toutes classes d’âge confondues, précise cette étude, le fait de tomber gravement malade pouvant conduire à un état de dépendance reste la première préoccupation citée », lorsque le thème de la vieillesse est abordé.
La place accordée à la santé dans les dépenses des ménages demeure conséquente. Comme en 2008, 55 % des Français jugent que cette place est « importante », et plus marquée encore chez les ouvriers, les 65 ans et plus et les foyers disposant de revenus modestes .
Lorsqu’il s’agit de choisir un prestataire de santé (médecin, hôpital, clinique), la recommandation médicale prévaut (56 %), devant la proximité (24 %), loin devant l’argument tarifaire. « Il est mis en avant comme critère principal de choix par seulement 4 % des personnes interrogées, malgré la crise », précise le sondage.
Que pensent les Français de leur système de soins ? L’attachement général à notre modèle reste considérable puisque 84 % des sondés jugent que la qualité du système de soins national est meilleure en France que dans d’autres pays. Mais les Français mettent un bémol de taille puisque les deux tiers d’entre eux considèrent qu’il se détériore, chiffre en augmentation par rapport à l’an passé. Ce sentiment semble d’abord corrélé à une dégradation des remboursements (84 %).
Que faire pour améliorer la situation ? Les Français privilégient un financement collectif de la santé : 44 % d’entre eux accepteraient même que l’on augmente les cotisations sociales pour que la solidarité nationale augmente le financement des dépenses de santé. Confrontés aux baisses de taux de remboursement de certains médicaments (le PLFSS prévoit la création d’un taux de 15 %), les Français souhaitent massivement (73 %) que leur complémentaire santé prenne le relais et assume le reste à charge.
Alors que le gouvernement prévoit la sortie plus précoce du dispositif des ALD de malades guéris (une mesure du PLFSS 2010 en articulation avec le plan Cancer II), les Français ne semblent pas condamner ce principe. Ils considèrent ainsi que la mesure la plus efficace dans ce domaine est justement « la révision à échéance régulière de la situation des malades afin de vérifier s’ils correspondent toujours aux critères de prise en charge », note l’étude.
(1) Réalisé les 9 et 10 octobre par téléphone auprès d’un échantillon de 1007 personnes. Méthode des quotas.
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