LE DR ÉLISABETH KRUCZECK, présidente de l’Ordre départemental du Bas-Rhin, aura « tout fait », assure-t-elle, pour que les Strasbourgeois puissent continuer à bénéficier de la permanence des soins pendant ces quarante-huit heures. Mais l’installation de deux gigantesques bulles sécurisées, qui vont accueillir les 28 délégations de l’OTAN, « sanctuarisant » le cur de ville, alors que les autoroutes, à l’Ouest et au Nord, et les liaisons ferroviaires avec l’Allemagne seront interrompues, et surtout la forte mobilisation de l’ultra-gauche et des anarcho-autonomes, voilà qui ne peut que susciter l’inquiétude, dans une ville somme toute peu étendue, aux artères étroites.
Le Dr Kruczeck s’est donc employée tout d’abord à bien informer les médecins pour éviter tout affolement dans leurs rangs : un bulletin de l’Ordre spécial et des réunions ont fait passer le message de la nécessité de la PDS dans une ville bunker. Ce qui n’empêche pas « les Dernières nouvelles d’Alsace » de titrer sur « La céphalée chez les médecins ».
Tout semble cependant réglé dans le détail, ainsi que l’explique le Dr Gérard Ichtertz, secrétaire du CDOM. Les gardes ont été organisées jeudi et vendredi comme pour un week-end, avec deux généralistes en renfort pour le jour comme pour la nuit, en lien avec les deux associations qui assurent la PDS sur la communauté urbaine (SOS Médecins et l’ASUM) ; au sein du centre 15, la régulation libérale va passer de deux à quatre médecins. Pour les urgences, les habitants de Strasbourg seront accueillis de préférence à la clinique Sainte Odile, les patients de la périphérie étant orientés vers les CH de Haguenau, Obernai ou Sélestat. Les hôpitaux de Colmar et de Saverne sont placés en troisième ligne et le CH de Mulhouse est mis en réserve. Deux maisons médicales fonctionneront avec des moyens augmentés, à Hautepierre et avenue des Vosges.
Évidemment, les médecins, de même que les infirmières ou les kinésithérapeutes, se posent la question de savoir s’il leur sera possible de se rendre au chevet de leurs patients pendant ces deux jours. En tout état de cause, la circulation dans la ville sera rendue très difficile par 50 000 barrières et d’innombrables points de contrôle policiers. Comme tous les Strasbourgeois, les professionnels de santé devront être munis d’une pastille orange pour passer les barrages. Mais ce badge n’autorisera que les accès qui auront fait l’objet d’une inscription administrative préalable. « C’est tout le problème, note le Dr Ichtertz : nous pourrons normalement nous rendre chez un patient chronique ; en revanche les domiciles des autres malades ne nous seront pas accessibles. » Quant aux femmes devant accoucher pendant ces deux jours, elles pourront faire appel au centre 15 qui leur enverra une ambulance de secours et de soins urgents.
Dans ces conditions, la plupart des spécialistes ont préféré annuler les rendez-vous programmés aujourd’hui et demain. « Et pour que ces deux journées ne soient pas perdues, bon nombre d’entre eux, observe le secrétaire du CDOM, se sont inscrits à une FMC organisée aux mêmes dates, justement, à Colmar, dans le département voisin. »
Si l’ARH n’a rien à redire à cet engouement massif pour la formation continue, pour cause de sommet de l’OTAN, l’absence des ophtalmologistes poserait problème, selon son directeur, André Aoun, compte tenu du risque de guérilla urbaine. « Mais le préfet ne nous a passé aucune consigne à leur égard », note le Dr Kruczeck, qui estime pour sa part que « les libéraux, avec les efforts qu’ils ont multipliés pour les gardes, les maisons médicales et la régulation ont rempli leur contrat d’une PDS bien compliquée. » Installée au sud de Strasbourg, dans le secteur du contre-sommet, la présidente du CDOM reste dans l’expectative. Elle suivra les opérations depuis le PC Santé et le Centre opérationnel départemental de la préfecture.
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