INAUGURÉE en 2006, la journée mondiale du rein (organisée, en France, par la Fondation du rein, fondation-du-rein.org) s’adresse à un large public puisqu’il s’agit avant tout de sensibiliser au dépistage et au diagnostic précoce des maladies rénales. L’objectif premier est de ralentir par le traitement l’aggravation de ces maladies et de prévenir si possible la destruction totale des reins. Les maladies rénales touchent plus de 500 millions de personnes dans le monde.
En France, près de trois millions de personnes souffrent d’une maladie rénale. Plus de 37 500 personnes sont dialysées régulièrement (9 500 nouveaux patients arrivent chaque année en dialyse) et 33 000 vivent avec un rein greffé. Les causes classiques de la maladie rénale chronique sont les affections inflammatoires des reins, infections urinaires et maladies génétiques. Le vieillissement de la population, l’hypertension, les maladies vasculaires et le diabète favorisent la progression de ces pathologies. « Plus d’un tiers de ces personnes n’ont jamais vu de médecin néphrologue. Ce qui est grave, c’est que leur médecin traitant ne les a pas orientées à temps vers un spécialiste. Et c’est d’autant plus grave qu’un dépistage précoce de la maladie rénale peut parfois éviter d’aller en dialyse », commente le comédien Richard Berry, président d’honneur de la journée mondiale du rein pour la France. « Je voudrais aussi rappeler qu’il y a un moyen d’échapper à la contrainte de la dialyse : c’est la greffe », poursuit celui qui a donné son rein à sa sœur Marie. « Le combat est devant nous et ne peut pas s’arrêter, particulièrement en cette journée mondiale du rein consacrée cette année à la transplantation rénale ». Un nouveau prix de recherche sera décerné cette année pour la première fois : créé par la Fondation du rein, le prix « Don de soi-don de vie » financera des travaux de recherche sur la greffe rénale.
Le lancement de la cohorte CKD-Rein (pour « Chronic kidney disease ») constitue également une autre première : selon Bénédicte Stengel, épidémiologiste de l’INSERM, cette cohorte suivra 3 600 patients « pendant au moins cinq ans pour comprendre comment le mode de vie, l’environnement, la génétique et les pratiques médicales interagissent sur le devenir de la maladie rénale chronique ». « Le but principal est d’identifier les facteurs de risque et les marqueurs de la progression de la maladie rénale chronique dans le but de mettre en place des moyens de prévention », résume la chercheuse. Cette première étude du genre en France s’ajoutera à des études comparables menées aux États-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas et bénéficie d’un financement public-privé. Coordonnée par l’Université Paris-sud et l’INSERM, en collaboration avec 11 partenaires académiques, cette étude ouvre des perspectives pour la prévention de l’insuffisance rénale. Des échantillons de sang et d’urine seront prélevés chez les patients dans le cadre de l’étude pour constituer une biobanque destinée à des études ultérieures. Ces échantillons, associés à la description précise de la maladie du patient, permettront « d’accélérer le processus de validation de nouveaux concepts thérapeutiques issus de la recherche fondamentale ». Au total, 40 consultations de néphrologie et trois réseaux de soins seront sélectionnés pour représenter la diversité des modes de pratique.
Parallèlement, les premiers États généraux du rein se tiendront de mars à avril 2013 avec l’objectif de réaliser un état des lieux et de proposer des pistes d’amélioration concrètes. Le projet est soutenu par un comité scientifique, présidé par le Pr Jean-Pierre Grünfeld et animé par un comité de pilotage opérationnel. Cette démarche sera menée conjointement par l’ensemble des acteurs concernés.
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