De notre correspondante
L’AMÉLIORATION de la qualité de l'air en ville a un effet bénéfique sur la longévité de la population. Ce qu’atteste une étude épidémiologique américaine publiée dans le « New England Journal of Medicine ». Entre 1980 et 2000, si l'espérance de vie des Américains résidant dans les grandes métropoles s'est accrue de 3 ans, 5 mois de cet allongement de vie sont dus à la réduction de la pollution de l'air par les fines particules (PM2,5, c'est-à-dire d'un diamètre inférieur à 2,5 microns).
« Il est remarquable qu'une augmentation aussi importante de l'espérance de vie soit imputable à une réduction de la pollution atmosphérique. Nos investissements pour améliorer la qualité de l'air se montrent donc très rentables », commente dans un communiqué le Dr Arden Pope (Brigham Young University, Provo, Utah) qui a dirigé cette étude épidémiologique.
« Il y a là un message positif important, ajoute le Dr Douglas Dockery (Harvard School of Public Health, Boston). Les efforts visant à réduire les concentrations de polluants particulaires atmosphériques aux États-Unis durant ces 20 dernières années ont conduit à des améliorations mesurables et importantes dans l'espérance de vie ».
Dans leur étude, Pope et coll. ont corrélé deux groupes de données concernant 51 grandes villes réparties à travers les États-Unis : d'une part les changements de concentrations moyennes des particules fines (PM2,5) dans l'air d'une ville entre les années 1980 (1979-1983) et 2000 (1999-2000) et, d'autre part, les changements dans l'espérance de vie des habitants de cette ville durant le même temps.
Des modèles statistiques de régression ont ensuite été utilisés afin d'estimer l'association entre les réductions de la pollution atmosphérique et les changements d'espérance de vie, en ajustant pour les changements des différentes variables démographiques et socio-économiques, ainsi que la modification de la consommation tabagique.
Chuté de 21 à 14 µg/m 3.
Les résultats de l'analyse constituent une bonne nouvelle. Durant les années 1980 et 1990, les taux moyens de PM2,5 dans les 51 villes étudiées ont chuté de 21 à 14 µg/m 3. Pour chaque baisse de 10 µg/m 3 de la pollution atmosphérique particulaire dans une ville, l'espérance de vie moyenne de ses résidents s'est accrue de plus de 7 mois (ou 0,61 an). En moyenne, les Américains vivent presque 3 ans (2,72 ans) de plus en 2000 par rapport à 20 ans plus tôt. Jusqu'à 15 % de cette augmentation de l'espérance de vie, soit 5 mois, sont dus à la réduction de la pollution particulaire fine de l'air. En outre, dans les villes qui étaient auparavant les plus polluées et sont devenues ensuite les plus propres, l'air plus pur a ajouté approximativement 10 mois à la vie moyenne de leurs résidents.
Des gains dans l'espérance de vie ont même été observés dans les villes dont l'air était relativement propre au départ, mais dont la qualité a pu être encore améliorée par la suite. Ceci suggère que les efforts en cours pour réduire la pollution de l'air sont couronnés d’effets positifs sur la santé et la longévité de la population. D'autres études, enfin, ont montré que ces gains ont de grandes chances de résulter d'une baisse de l’incidence des maladies cardio-vasculaires et cardio-pulmonaires.
« New England Journal of Medicine », 22 janvier 2009, Pope et coll., p. 376 et 413.
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