ON PEUT LE LIRE comme une préparation technique avant une expédition dans la jungle, en montagne ou en mer. Pour apprendre à préparer un sac de survie, à se débarrasser des sangsues, à rester le plus longtemps vivant dans l’eau froide en attendant des secours ou à réagir à une avalanche. Pour savoir ce que l’on peut ou ne doit surtout pas manger dans la jungle si l’on a tout perdu, où l’on doit et ne doit pas mettre ses mains si l’on est coincé en altitude par temps froid, à quoi reconnaître l’imminence d’une attaque chez un ophidien (serpent) et mille autres dangers ! Bref le consulter pour tout savoir ou presque sur le (trop) froid, le (trop) chaud, la soif et la faim, les milieux agressifs, les équipements indispensables qu’ils soient sommaires ou très sophistiqués, les précautions à prendre avant et pendant un voyage et les gestes qui sauvent. Mais on peut aussi le lire comme on va au cinéma : pour frissonner sans risque et découvrir ce à quoi on a échappé, du danger des ctèles, petites araignées très agressives dont le venin peut tuer en quelques heures, à celui des cônes, jolis animaux aquatiques qui vous paralysent en quelques minutes en passant par la dangerosité d’un requin solitaire et isolé. Ou pour mieux comprendre le stress, ses manifestations, ses effets délétères ou son dépassement en situations extrêmes. Le baroudeur et conteur Xavier Maniguet évoque ainsi de nombreuses et impressionnantes histoires vécues pour en analyser les divers types : du « stress catastrophe » du parachutiste dont le parachute ne s’ouvre pas au naufragé dérivant plusieurs semaines, victime alors d’un « stress prolongé », en passant par le « stress émotionnel » de l’agent secret « cuisiné des nuits entières par des policiers qui ont l’air de tout savoir »… et propose ses méthodes pour être capable de vivre un « stress sans détresse » ; recettes fondées avant tout sur un entraînement spécifique en fonction du biotope dans lequel l’aventurier choisit de se rendre (polaire, équatorial, marin etc.) ou, indifférencié, grâce au sport, à l’hygiène de vie, au travail de l’équilibre psychique. L’isolement, lot habituel de l’homme en situation de survie tant sur le plan individuel que géographique, est en effet d’autant mieux supporté qu’une richesse intérieure peut se substituer au manque d’interlocuteur, explique X. Maniguet. La peur, d’autant mieux surmontée que l’on a la tête bien au clair et le corps bien préparé. Les nombreux exemples évoqués par l’auteur sont là pour en attester qu’il s’agit de la solitude de l’explorateur Jean Louis Étienne ou du navigateur naufragé Stevent Callahan, des épreuves de certains nageurs de combat ou de pilotes tombés en mer.
Cette publication, initiative de Mireille de Quillacq, est un vibrant hommage à l’explorateur polyvalent et tout terrain qu’était Xavier Maniguet, mort en 2009 dans l’accident du petit avion qu’il pilotait en montagne. Survivre…
Dr Xavier Maniguet, Survivre. Comment vaincre en milieu hostile, Albin Michel, 508 pages, 28 euros.
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