Les choses s'arrangent en France pour le traitement de la syphilis. De fortes tensions d'approvisionnement en Extencilline (benzathine benzylpénicilline) en 2013 et 2014 avaient conduit à « une situation catastrophique », se souvient le Pr Janier, avant l'arrêt définitif de commercialisation. En 2014, l'arrivée de la Sigmacillina italienne a sauvé la mise et une autre spécialité de benzathine benzylpénicilline est attendue sous peu.
0Car impossible de faire sans la pénicilline retard. Cet ancien médicament, datant de 1950, a une efficacité de 100 % en l'absence d'atteinte neurologique. Une seule injection permet d'avoir des taux stables dans les tissus pendant 15 jours - 3 semaines.
L'importation de Sigmacilina, pourtant salvatrice, « n'a qu'un mérite, celui d'exister », estime le Pr Janier. En effet, cette spécialité est beaucoup moins facile à manier que l'Extencilline. « La dispensation est uniquement hospitalière, précise-t-il. Les seringues sont prémontées et il faut sortir du réfrigérateur les doses 2 à 3 heures avant l'administration. De plus, la formulation est de 1,2 million d'unités par seringue, ce qui oblige à faire 2 injections au lieu d'une. Le prix a été multiplié par 10 ».
Les cas de syphilis ont explosé dans les hôpitaux. « C'est très net à l'hôpital Saint-Louis sur l'année 2015, décrit le dermatologue. Il y a peut-être une surestimation de la hausse du nombre de cas. Il y a un transfert des cas traités en ville et ce n'est pas forcément le reflet de la réalité de l'épidémie ».
La dispense hospitalière a fait que certains médecins ont pu vouloir tenter d'autres traitements. « Mais il n'existe pas de réelle alternative, estime le Pr Janier. Il existe des résistances avec les macrolides et les tétracyclines sont beaucoup moins efficaces. »
Un traitement efficace pourra de nouveau être administré en ville. Une nouvelle pénicilline retard, commercialisée par Sandoz et produite en Autriche, est attendue dans les pharmacies de façon imminente. Cette benzathine présente une formulation identique à l'Extencilline. « Ce n'est pas rentable pour le laboratoire mais très positif pour son image », commente le Pr Janier. Une chose est sûre, il n'y a eu aucune baisse de la prévalence de la syphilis depuis 10 ans. « La prévention et l'information ne marchent pas très bien », déplore le dermatologue.
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