SOULAGEMENT pour Alberto Contador. Alors qu’elle avait prononcé une suspension d’un an contre le sportif de 28 ans, la RFEC a brusquement retourné sa veste mardi et le blanchit des accusations de dopage dont il était l’objet depuis un contrôle positif à Pau le 21 juillet dernier. L’analyse des urines de Contador avait en effet révélé des traces infimes (50 picogrammes par mililitre) de clenbutérol, un bêtastimulant qui stimule les fonctions pulmonaires mais qui possède aussi des effets anabolisants. Le cycliste clamait son innocence, affirmant être victime d’une contamination alimentaire après avoir consommé de la viande espagnole, la veille du contrôle. « J’ai toujours dit la vérité. J’ai toujours dit à mon équipe et aux autorités que je n’ai jamais menti ou pris délibérément une substance interdite », a-t-il répété sur le site Internet de son actuelle équipe, la Danoise Saxo Bank, à l’annonce de la décision de la RFEC.
Selon la Fédération, citée par le journal espagnol « As », la présence de clenbutérol « ne peut être due à un dopage volontaire, car la quantité infime détectée est absolument inefficace pour améliorer le rendement ».
Elle ne peut pas non plus venir « de l’absorption de compléments vitaminés, de microdoses ou d’une autotransfusion », aucun indice de transfusion sanguine n’ayant été détecté, selon la RFEC. « Tout ceci nous permet de conclure que, avec un degré de probabilité élevé, le résultat positif détecté est la conséquence de la consommation de viande contaminée, sans que cela puisse représenter ou être considéré comme une négligence. » Or, si le coureur démontre qu’il n’a commis aucune faute ou négligence, « la période de suspension normalement applicable ne sera pas retenue », stipule l’article 296 du règlement de l’Union cycliste internationale sur lequel s’appuie la RFEC pour blanchir Contador. Le même texte précise également que « le coureur doit démontrer comment la substance interdite a pénétré dans son organisme ».
Contestations
Si la décision de la RFEC contente Contador, qui estime « son honneur reconnu », elle reste incomprise par différentes instances. D’abord, le triple vainqueur du tour de France n’a pu, jusqu’à maintenant, montrer positivement les preuves de son intoxication alimentaire. Le clenbutérol est prescrit à l’origine pour les animaux, en particulier les bovins, afin qu’ils aient plus de viande. Mais l’association espagnole des producteurs de viande bovine assure que « sur un total de 14 179 analyses réalisées l’année dernière sur des bovins, il n’y a pas eu un seul cas positif de clenbutérol dans le pays ». Pour les éleveurs, Contador tente de blanchir son image « au détriment de tout un secteur de production qui fait vivre directement ou indirectement plus de 150 000 familles en Espagne ».
En outre, le règlement antidopage n’indique pas de seuil minimal au sujet du clenbutérol. « Même si les traces sont infimes, il y a un apport exogène qui doit être sanctionné, le clenbutérol est une substance interdite, il n’y a pas de doses infimes autorisées », a souligné David Lappartient, président de la Fédération française de cyclisme, « déçu » de la décision de son homologue espagnole.
La balle est désormais dans le camp de l’Union cycliste internationale et de l’Agence mondiale antidopage, qui pourraient faire appel de la décision de la Fédération espagnole de cyclisme devant le tribunal arbitraire du sport dans le délai légal de 30 jours à compter de la réception du dossier. En attendant, Contador a repris son vélo depuis mercredi, sur les routes du Portugal pour le Tour d’Algarve.
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