INVITÉ des « Asclépiades » (1) à Paris, le député du Loiret Jean-Pierre Door, médecin cardiologue et spécialiste des questions de santé et d’assurance-maladie à l’UMP, a tiré un bilan contrasté de l’application de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), et s’est employé à expliquer la prochaine étape.
Faut-il accélérer les réformes santé, alors que la loi Bachelot, qui chamboule toute l’organisation sanitaire, continue de faire des vagues ? Faut-il au contraire appuyer sur le frein ? La réponse est difficile.
À l’hôpital public, le maire de Montargis ne nie pas « les mouvements d’humeur » autour d’une loi sans doute « mal digérée, mal comprise » et qui mérite encore « beaucoup de pédagogie ». Mais dans ce secteur, le député souhaite que la réforme se poursuive et même... s’accélère. « Nous prenons beaucoup de retard dans les restructurations, il y a trop d’hôpitaux en France, trop de CHU », a-t-il plaidé, appelant de ses vœux la mise en place des communautés hospitalières de territoire (CHT) afin de « mutualiser les moyens ». De même sur la gouvernance des établissements : « Le président de la République a voulu un patron qui décide, maintenant il faut que ça fonctionne ». La contrainte budgétaire ? « Avec 70 milliards d’euros par an, on ne peut pas dire qu’il y a des restrictions massives, le problème c’est d’améliorer l’efficience hospitalière », argument le député UMP.
Climat sans orage.
En médecine de ville en revanche, la volonté affichée est plutôt de calmer le jeu. C’est l’objet de la proposition de loi Fourcade (« PPL » en cours d’examen), censée amender la loi Bachelot sur un certain nombre de points conflictuels en médecine libérale. « Ce texte de "recadrage" est fait pour redonner confiance aux médecins libéraux et il arrive au bon moment, a estimé Jean-Pierre Door. À l’heure où commencent les négociations conventionnelles, il faut créer les conditions d’un climat sans nuages et surtout sans orage. » Difficile d’être plus clair. Il confie que certaines mesures de la PPL Fourcade votées par les députés en commission (limitant le secteur II dans les cliniques, maintenant les déclarations d’absence) devraient être supprimées en séance. Le parlementaire exhorte néanmoins les partenaires conventionnels à se saisir de tous les sujets difficiles en citant « la démographie, le secteur II, les dépassements… ». Faut-il toucher à la liberté d’installation ? « L’Allemagne et l’Autriche ont testé la contrainte, cela a été une catastrophe, un échec », observe le maire de Montargis. Quant au projet du PS, qui veut obliger les jeunes médecins libéraux à exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens, le député n’y va par quatre chemins. « Avec le PS, c’est simple. La médecine libérale est morte, ce sera une médecine de fonctionnaires, avec des praticiens là où l’État le décide. »
Interrogé enfin sur la bonne cote de Dominique Strauss-Kahn chez les médecins libéraux, en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle (« le Quotidien » du 4 avril), Jean-Pierre Door affiche sa sérénité. « L’homme séduit les médecins, peut-être. Mais quid de son projet ? Les médecins, un jour, se réveilleront… »
(1) Rencontres organisées par « Décision Santé » en partenariat avec « le Quotidien ».
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie