« NOTRE PAYS est à l’avant-garde mais on ne peut pas faire cavalier seul », a déclaré Bruno Genevois, président de l’Agence française de lutte contre le dopage lors de la présentation du rapport d’activité 2 011 de l’AFLD. Selon lui, il faut « plus de transparence dans la connaissance de la manière dont se déroulent les contrôles antidopage, spécialement pour les compétitions internationales ». D’après le code mondial antidopage, le contrôle de ces compétitions est du ressort des fédérations internationales. Une intervention d’une agence nationale de lutte contre le dopage est théoriquement possible mais suppose l’accord de la fédération, voire - en cas de désaccord - un arbitrage favorable de l’Agence mondiale antidopage (AMA). « Je n’ai rien contre cette compétence de principe des fédérations internationales mais je souhaite que l’agence mondiale antidopage soit rendue destinataire d’éléments d’information émanant de ces fédérations et qui rendent compte des contrôles réalisés. Cela permettrait d’effectuer des comparaisons et de savoir si tel sport est plus ou moins contrôlé qu’un autre », souligne le président de l’AFLD. Bruno Genevois a saisi l’AMA dans le cadre d’une discussion préalable à l’élaboration d’un nouveau code antidopage qui devrait voir le jour fin 2 013 à l’occasion d’une conférence programmée à Johannesbourg (Afrique du Sud). « Mon idée, c’est que le principe de monopole donné aux fédérations internationales doit déboucher sur des contrôles effectifs et non pas être un moyen pour ces fédérations de se soustraire aux contrôles », résume-t-il. Si quelques grandes fédérations internationales font aujourd’hui des efforts de transparence à l’image du cyclisme ou de l’athlétisme qui collaborent davantage avec l’AFLD, ce n’est pas encore le cas du sport le plus médiatisé de la planète.
Lors de la coupe du monde 2010 de football en Afrique du Sud, les chiffres ne seraient pas bons. « D’après les informations qui m’ont été récemment données, il y aurait eu pour chacune des 32 équipes participantes, 4 contrôles urinaires et un contrôle sanguin. Si tel est le cas, j’estime que la fédération internationale de football (FIFA) est restée très en deçà de ce qu’il devait être fait pour une compétition de ce type », indique Bruno Genevois. Dans son rapport annuel 2010, la FIFA a fait état de 512 échantillons d’urine recueillis au cours de la compétition (2 joueurs par équipe à l’issue de chaque match), tous déclarés négatifs.
Charte pour l’Euro.
Pour l’Euro 2012, l’Union européenne de football (UEFA) annonce avoir mené un programme de contrôles antidopage « hors compétition » afin de préparer la phase finale qui débute ce vendredi 8 juin en Ukraine et Pologne. « Des échantillons de sang et d’urine ont été collectés dans des endroits stratégiques auprès de l’ensemble des équipes engagées dans le tournoi, au cours des stages préparatoires en sélection », à raison de 10 joueurs par équipe lors de contrôles réalisés à l’improviste par des officiers de contrôle antidopage de l’UEFA. En mars dernier, les médecins d’équipe des 16 associations nationales participant à l’EURO 2012 ont paraphé une charte dans laquelle ces derniers confirment leur engagement à aider l’UEFA pour obtenir un tournoi sans dopage. Lors du précédent EURO qui s’est tenu en 2008 en Autriche et en Suisse, « aucun des contrôles antidopage pratiqués sur 124 joueurs participants aux 31 matches de ce tournoi n’a été positif », ni même les plus de 160 footballeurs examinés à l’approche de la compétition, affirme l’UEFA. En tennis, la fédération internationale (ITF) entend garder pleinement la main sur les tournois du grand chelem. Ainsi pour Roland Garros, les contrôles sont analysés par un laboratoire canadien dans le cadre d’un contrat d’exclusivité. Mais une ouverture semble possible vers les agences nationales de lutte contre le dopage pour les très nombreuses autres compétitions internationales qui composent la saison professionnelle de tennis. En France, l’AFLD discute avec la fédération internationale de tennis pour avancer en ce sens pour le tournoi ATP de Paris Bercy. Pour les prochains jeux Olympiques de Londres, près de 6 500 contrôles antidopage sont annoncés (contre 4 500 à Pékin et 5 cas positifs déclarés). Du côté de la délégation olympique française, l’AFLD envisage de contrôler au moins une fois avant le début des jeux londoniens (le 27 juillet) l’ensemble des athlètes tricolores. « À ce jour, 308 sportifs ont été contrôlés au minimum une fois : 264 une fois, 35 deux fois, 8 trois fois, 1 quatre fois. On est en avance sur les contrôles des derniers jeux d’été » où 99 % de la délégation avait été contrôlée, indique Bruno Genevois.
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