Entre 2006 et 2010, les maladies alcooliques du foie étaient la première cause de mortalité au Bhoutan. Et à l’hôpital de Thimphu, entre 2005 et 2010, 30 % des décès des 35-49 ans étaient dues à une maladie du foie liée à l’alcool. « Cela commence à devenir un sérieux problème », confirme Dr Gosar Pemba, médecin-chef à l’Hôpital national de Thimphu. Ajouté à cela les accidents de la route, l’alcool est souvent qualifié de premier tueur au Bhoutan.
Lorsque la vente de tabac y a été interdite en 2004, des voix se sont élevées pour que le même sort soit réservé aux boissons alcoolisées. Mais en raison de la place de l’alcool dans la culture bhoutanaise, une telle prohibition n’était pas envisageable. Servi en signe d’hospitalité, utilisé lors des rituels et des cérémonies, l’alcool est omniprésent dans le quotidien des Bhoutanais. Si la hausse du niveau de vie mène les consommateurs vers plus de boissons industrielles (bières et whiskys en tête), la grande majorité des breuvages est distillée à la maison. Impossible d’en connaître la teneur exacte en alcool et les quantités produites. Des études des ministères de la Santé et du Commerce montrent toutefois que 50 % des récoltes en céréales des foyers pourraient être destinés à la production d’alcool maison.
Des « dry days » (jours secs) ont été instaurés : tous les mardis, la vente d’alcool est interdite. Mais cette règle semble peu respectée. En 2013, le gouvernement a adopté un plan quinquennal « pour réduire l’usage nocif d’alcool », actuellement en cours d’application.
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