« Beaucoup de médecins sont en colère contre Obama car ils ont peur que leurs remboursements baissent, confirme Gary Dadaian, dentiste dans le New Jersey. Moi, je trouve la réforme formidable. Elle ne changera rien pour les soins dentaires. Et c’est une bonne chose de mieux couvrir les Américains : 40 % de la population ne va jamais chez le dentiste, sauf en cas d’urgence. »
Seuls 55 dentistes acceptent les démunis sous régime Medicaid dans l’État du New Jersey, 9 millions d’habitants. Gary Dadaian n’est pas de ceux-là. « Je refuse les cas Medicaid car c’est trop mal remboursé : 20 dollars le plombage alors que je prends 170 dollars, car je suis un expert », explique ce dentiste, trente ans de carrière et 10 000 couronnes derrière lui. « En 1979, Medicaid m’a versé 5 dollars pour une opération. J’ai dit ça suffit ». C’est tout le paradoxe du propos. Gary Dadaian se dit prêt à payer plus de taxes pour élargir la couverture santé aux États-Unis, mais il ne veut pas d’une organisation contraignante. « Je verse plus de 50 000 dollars de taxes par an pour ma maison, le gouvernement, ma couverture santé, ma formation, explique-t-il. En contrepartie, je dois avoir le droit de m’installer où je veux, et le droit de choisir mes patients ». Les revenus modestes effrayés par ses tarifs peuvent frapper à d’autres portes. « Chaque hôpital ou presque a sa clinique dentaire. L’accès existe, mais les gens n’en profitent pas systématiquement », observe Gary Dadaian. Qui reconnaît que Medicaid n’est pas la panacée : le système finance les plombages, les arrachages, les prothèses, mais pas les implants. Pour un sourire ultra bright, mieux vaut avoir sa propre assurance santé. Et donc, de l’argent. Comme en médecine, c’est la classe moyenne qui trinque. « J’ai des patients qui viennent tous les cinq ans. Les pompiers, les artisans, les fleuristes », observe le dentiste. À Cresskill, la banlieue chic où réside Gary, cinquante familles sont en perdre leur maison à cause de la crise. Autant de personnes, qui, sans doute, ne fréquenteront plus son cabinet de sitôt.
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