Manuel Valls n'est pas resté amorphe face à des mécontentements larges et multiples. Son gouvernement a réussi à réapprovisionner assez rapidement les stations-service, ce qui a évité la paralysie économique du pays, à faire en sorte que la menace d'arrêt des centrales nucléaires ne soit pas mise à exécution ou de façon sporadique, et à tenter de relancer la négociation avec la CGT, qui ne semble pas vouloir pousser ses pions jusqu'à humilier le gouvernement. Lequel a été aidé indirectement par les inondations, durement ressenties par beaucoup de nos concitoyens. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, n'a peut-être pas voulu ajouter les inconvénients des grèves à ceux des intempéries, ce qui risquait d'accroître le mécontentement populaire contre le syndicat.
Tout pour la loi El Khomri. Tout pour ne pas lâcher l'article 2, celui qui accorde la priorité des accords d'entreprise sur les accords de branche et dont la CGT et la gauche de la gauche ne veulent pas entrendre parler. Du coup, M. Valls a commencé à offrir aux syndicats et aux populations diverses des avantages qu'ils réclamaient par principe mais pour lesquels des actions n'ont été organisées qu'à cause de la loi travail. Passant outre les récriminations du PD-G de la SNCF, Guillaume Pépy, qui envisage de démissionner, M. Valls a réussi à calmer le jeu en renonçant, au moins partiellement, à une réforme qui aurait modernisé le réseau et posé le problème de la dette de 50 milliards accumulée par Réseau ferré de France (RFF). Le Premier ministre n'a pas mis fin au mouvement de grève, mais il en a éliminé les inconvénients pour les usagers. Il est également intervenu auprès des syndicats de la RATP avec le même succès mitigé. Il a empêché une grève des contrôleurs aériens qui aurait cloué au sol tous les avions de l'Hexagone, ce qui n'a pas empêché le Syndicat national des pilotes de ligne de faire grève à son tour.
Un sérieux problème de financement
Recevant une prestigieuse brochette de savants français, François Hollande, de son côté, a rétabli la moitié des crédits alloués à la recherche qu'il venait de supprimer. Puis, il s'est rendu à l'assemblée des maires de France auxquels il a annoncé que, sur les 2 milliards de réduction de la dotation accordée cette année aux communes, il en rétablissait la moitié. Personne n'a la moindre idée de la manière dont le gouvernement entend financer cette série de cadeaux fiscaux et sociaux. Son premier objectif n'est pas le retour à l'équilibre budgétaire, cent fois promis à Bruxelles, jamais atteint, mais d'améliorer sa popularité dans diverses catégories sociales, depuis les conducteurs de trains jusqu'aux maires. La crise autour de la loi El Khomri a donc déclenché une avalanche de « cadeaux » seulement accordés pour qu'il puisse se présenter à l'élection présidentielle de 2017 avec une cote de popularité un peu améliorée.
Les sondages ne lui accordent guère que 13 % au premier tour, un point de plus que Jean-Luc Mélenchon, qui, sur le plan électoral, se présente comme un danger mortel pour la candidature du président. Sans M. Mélenchon, M. Hollande pourrait espérer passer le premier tour sans difficultés. Pour le moment, il ne peut pas se qualifier pour le second tour, car il est distancé, selon les sondages, par Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy et, bien sûr, Marine Le Pen. On ne peut pas reprocher au gouvernement, attaqué de toutes parts, comme peu de gouvernements l'ont été auparavant, de traiter la crise au cas pas cas et dans une optique conjoncturelle, c'est-à-dire privée de projection sur l'avenir. Mais il serait temps que le pays sache enfin dans quelle direction il va. Le président de la République voit la crise sociale et les inondations comme un cap à franchir, au-delà duquel les premiers effets d'une croissance qui semble bien revenir se feront sentir. Il ne veut pas admettre qu'il y a désormais une crise de confiance entre les Français et leur président.
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