PRATICIEN HOSPITALIER au CHRU, anesthésiste-réanimateur, le Dr Jean-Claude Bartier est directeur des secours médicaux du plan Rouge, chargé d’articuler l’organisation intra-hospitalière et l’organisation extra-hospitalière. Aujourd’hui et demain, il supervisera les opérations depuis le PC du SAMU-SMUR. « Nous avons été pris dans l’urgence et de manière trop tardive, déplore-t-il. Alors que les services de sécurité planchaient sur leurs dispositifs depuis des mois, la question des urgences médicales ne nous a été posée que fin février par la préfecture. Trop tard pour étudier comme nous l’aurions voulu la littérature médicale sur des manifestations comparables et leurs bilans médicaux, ou pour élaborer, en aval, un questionnaire d’évaluation en vue d’une publication, sans parler des mille détails organisationnels, comme l’hébergement des urgentistes arrivés en renfort alors que toutes les capacités hôtelières de la capitale européenne sont saturées. Sans oublier le très complexe travail de déprogrammation des services, la réorganisation logistique à la clé et la tarification à l’activité à revoir. »
Moyennant quoi, tout est paré, assure le Dr Bartier. Équipes et moyens techniques sont en ordre de bataille, dans les trois sites hospitaliers principaux : le nouvel hôpital civil, qui prendra en charge les VIP, l’hôpital Hautepierre, qui accueillera les policiers, et le Centre chirurgical orthopédique de la main, dédié aux manifestants. Trois établissements qui se répartissent les missions. Tous les effectifs SAMU-SMUR sont évidemment mobilisés, soit 200 professionnels dont une trentaine de médecins. Ils recevront le renfort de 80 professionnels venus de la Zone de défense Est. À leur disposition, cinq hélicoptères ont été médicalisés, ainsi que 30 véhicules légers et 20 VSAV (véhicules lourds), affrétés avec la Sécurité civile, le SDIS (sapeurs pompiers), la Croix-Rouge et la Croix-Blanche.
Neuf PMA (postes médicaux avancés) sont programmés. Ils seront positionnés dans les zones VIP et deux d’entre eux seront dotés de moyens mobiles pour intervenir dans le cadre de la manifestation anti OTAN, samedi après-midi. Le PC SAMU-SMUR sera relié avec le PC SDIS, le PC santé, le PC du centre opérationnel départemental de la préfecture. C’est un nouveau logiciel multilingue à traduction automatique, le SAGEC (système d’aide à la gestion des événements catastrophiques) qui devrait faciliter la circulation de l’information, avec notamment une gestion en temps réel des 8 000 lits mobilisés. Une première. Les équipes du Dr Bartier vont aussi mettre en uvre leur savoir faire avec le « fast track » : un système qui permet au SAMU de conduire directement au plateau technique un patient, en court-circuitant les services d’urgences. Un patient avec une douleur thoracique pourra ainsi être admis en salle de coronographie avec un gain de temps appréciable et un AVC accédera directement à l’IRM.
« Avec les feux de voitures de la Saint-Sylvestre, une tradition strasbourgeoise, nous sommes aguerris aux opérations de rue, note le directeur des secours. Et avec les marchés de Noël, nous avons l’habitude des grandes foules. Mais dans le cas du sommet, tant de VIP et surtout la présence de groupes ultra-violents constituent de grandes inconnues. »
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