ANNONCÉ pour la fin de l’année dernière, le plan greffe 2012-2016 vient d’être officiellement lancé hier par la secrétaire d’État à la Santé. « Les besoins de greffons sont en croissance continue en raison des succès thérapeutiques de la greffe et du vieillissement de la population », explique Nora Berra dans un communiqué. « Les difficultés d’accès à la greffe d’organes, de tissus et de cellules représentent donc un véritable enjeu de santé publique, ces greffes permettant de sauver ou de changer la vie de nombreuses personnes malades ». Pour répondre à ces difficultés, Nora Berra a décidé la mise en place d’un plan d’actions visant à relever quatre objectifs prioritaires. Le premier consiste à augmenter le nombre de greffes d’organes et de tissus réalisées à partir de donneurs décédés, pour tendre à un objectif de 5 700 greffes d’organes en 2015 avec un objectif de 5 % de croissance annuelle. La ministre qui veut voir passer le taux d’opposition au prélèvement d’organes post-mortem, en France, de 30 à 15 %, souhaite que les établissements améliorent leurs conditions d’information, d’accueil et d’annonce auprès des proches.
Donneurs vivants.
Le second vise à favoriser le développement des greffes de reins à partir de donneurs vivants (sur les 4 708 greffes réalisées en 2010, 300 l’étaient sur donneurs vivants). Il faut rappeler que la pratique du don croisé, prévue dans la loi bioéthique révisée en juillet 2011, élargit les possibilités de don de rein entre vivants. Le don entre vifs est également étendu, « au-delà de la seule parentèle proche, aux personnes ayant un lien affectif étroit et stable d’une durée d’au moins 2 ans avec le receveur ». Troisième objectif : augmenter le nombre et la qualité des prélèvements et des greffes de cellules souches hématopoïétiques utilisées dans le traitement des hémopathies malignes. Enfin, il est nécessaire d’améliorer le suivi à long terme des patients greffés et des donneurs vivants prélevés par « le développement de réseaux de soins mis en place sur la base de critères d’efficience et de qualité ».
« Ce nouveau plan, élaboré conjointement par la Direction générale de la santé, la Direction générale de l’offre de soins et l’Agence de la biomédecine, se situe dans la continuité d’une politique ambitieuse sur la greffe qui a été menée depuis le milieu des années quatre-vingt-dix », indique la secrétaire d’État. Le plan 2012-2016 s’inscrit dans une stratégie globale intégrant certaines des problématiques les plus importantes de ce secteur, comme par exemple le nombre et la qualité des greffons, la qualité et l’efficacité dans les activités de recensement, de prélèvement des donneurs et dans l’activité de greffe ou la prise en charge des donneurs et des patients ou encore l’amélioration de l’accès au greffon.
L’Agence de la biomédecine sera « la cheville ouvrière » de la mise en œuvre de ce plan, en coordination avec tous les acteurs du système de santé.
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