CAMILLE CABRAL, transsexuelle française d’origine brésilienne, se bat depuis vingt ans contre la « stigmatisation des travailleurs du sexe ». Hier dermatologue au Brésil, aujourd’hui militante de la santé publique en tant que présidente-fondatrice de PASTT (Prévention, Action, Santé, Travailleurs, Transgenres) et membre de la Coordination régionale de la lutte contre l’infection due au virus de l’immunodéficience humaine d’Ile-de-France Est. De Dominique Gillot (1999-2001) à Roselyne Bachelot, en passant par Bernard Kouchner et Xavier Bertrand, elle s’emploie à faire connaître les transgenres autrement qu’à travers les zones de non-droit « où on les accule ». « Il convient de les considérer comme des citoyens à part entière », s’acharne-t-elle à rappeler. La HAS, qui l’a auditionnée, ne saurait faire l’économie de son regard sur le transsexualisme, qu’elle vit de l’intérieur.
Non à la normalisation sociale.
« La santé des trans ne se conçoit que globalement », dit-elle au « Quotidien ». Des personnes sont en jeu, dans un tissu social. Elles appartiennent à une famille et exercent un métier. « Rien à voir avec des hormones, ou un suivi psychiatrique ou psychologique ! », s’exclame Camille Cabral, qui ne tolère en la matière que le « diagnostic différentiel ». En clair, « non à la normalisation sociale ! Un trans féminin n’est pas une femme minoritaire, mais une Française parmi d’autres. Un trans masculin, un Français et rien de moins. L’État, comme il le fait à Paris, Marseille et Bordeaux, n’a pas à décréter qu’untel est trans, untel non au vu d’un protocole médico-scientifique. Cette confusion morale nourrit un jugement de murs. Le trans emprunte au genre pas au sexe. »
« Personnellement, poursuit Camille Cabral , je suis née garçon, je conserve mon pénis et j’en jouis, mais socialement, je suis femme et en porte le prénom. J’ai le sentiment d’appartenance à la féminité, au point d’habiter ma vie de couple en tant que femme. En aucune façon je ne me sens malade. Je me trouve très bien dans ma peau. Ce que je réclame pour les trans, c’est le droit de changer de prénom, sans même recourir à une opération chirurgicale pour ceux qui n’en ressentent pas le besoin. De mon point de vue, le fait d’avoir une vulve et un vagin n’est pas le monopole de la femme. Seule compte l’identité telle qu’elle est vécue. Je me sens femme dans l’âme». En Espagne, depuis 2003, la loi va dans ce sens : l’état civil ne renvoie pas au sexe biologique mais au genre.
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