Le Haut Conseil de la santé publique (HCPS) « s’étonne » des conclusions de l'avis de l’agence nationale de sécurité sanitairede l'alimentaire, de l'environnement et du travail (Anses), dans lequel cette dernière estime que le niveau de preuve est insuffisant pour conclure sur la capacité des logos nutritionnels à réduire l’incidence des maladies chroniques. « Aucune étude scientifique ne peut répondre à une telle question, réagit le HCSP. Le logo nutritionnel est avant tout une information des consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments qu’ils consomment. »
Le HCSP remet avant tout en cause le postulat de base du rapport de l'ANSES, qui définit la pertinence en matière de nutrition d'un système d'information nutritionnelle par sa capacité à réduire l'incidence des maladies chroniques dans l'ensemble de la population.
Dans son avis publié en août 2015, sur le même sujet, le HCSP avait précisé que la vocation d’un système d’information nutritionnelle est de permettre aux consommateurs d’accéder de façon simple et compréhensible à la composition nutritionnelle des produits alimentaires, et ainsi de les aider à comparer la qualité nutritionnelle des aliments. Le Haut Conseil s'était en outre prononcé en faveur du système 5-C, un des 5 logos inclus dans l'analyse de l'ANSES.
Une « exigence de démocratie sanitaire »
Le HCSP n'est pas le premier à réagir aux conclusions de l'ANSES. Le Pr Serge Hercberg avait estimé auprès du « Quotidien » qu'on ne pouvait demander « à un logo nutritionnel de modifier à lui tout seul la prévalence de pathologies chroniques ». Plus récemment, la société française de santé publique (SFSP) a réagi aux conclusions de l'ANSES, rappelant que le logo nutritionnel « répond à une exigence de démocratie sanitaire et s'inscrit dans la préoccupation de plus en plus partagée du développement de la littératie en santé de nos concitoyens. Il est difficile de laisser entendre que l'objectif du logo serait de diminuer à lui seul l'incidence des cancers ou des maladies cardio-vasculaires, voire de freiner l'épidémie d'obésité et de surpoids. »
La SFSP appuie toutefois la conclusion de l'avis de l'ANSES selon laquelle « la mise en œuvre d'un système d’information nutritionnel pertinent apparaît comme une mesure d'accompagnement, dans le cadre d'un continuum nécessaire entre actions d'éducation, d'information et d'encadrement réglementaire », précise la société savante.
En ce qui concerne la capacité des 4 logos nutritionnels (nutri-score 5C, SENS, nutri-repère et Traffic-Light) à influencer le comportement d'achat des consommateurs, une enquête menée dans 40 points de vente, confiée au Fonds français pour l'alimentation et la santé (FFAS) par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, s'est achevée en décembre. Ces données devraient être disponibles « vers le début de l'été » selon le FFAS, et serviront de base à l'ANSES pour recommander un logo nutritionnel.
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